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Il n'est pas de montagne plus haute que les marches de l'oubli

Le serial killer de l'Afrique

Ils se trouvent toujours le moyen de se glisser quelque part...

 

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Ces agresseurs minuscules et empoisonnants se fixent sans doute le soir un plan d'extermination. S'ils sont dix par exemple, ils n'attaquent pas tous en même temps; cela permettrait d'en venir à bout d'un seul coup et d'avoir la paix pour le reste de la nuit. Non, il donnent l'assaut un par un; ils envoient tout d'abord un confrère en mission de reconnaissance pendant que les autres observent attentivement ce qui va se passer; bien reposé pour avoir dormi toute la journée, notre éclaireur nous tourmente avec son bourdonnement infernal, jusqu'au moment où, tout ensommeillés et furieux, nous nous mettons en chasse, finissons par tuer l'assailant et, soulagés, nous nous remettons au lit. Mais la lumière vient à peine d'être éteinte que le suivant se lance à son tour dans une série de loopings, spirales et vrilles.

 

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J'ai observé pendant de longues nuits les moustiques, je suis arrivé à la conclusion que ces créatures devaient avoir dans leur gênes, un instinct suicidaire, un besoin impulsif d'auto-extermination, qui devant la mort de celle qui les précède, - ce sont es femelles qui attaquent, transmettent la malaria ou le paludisme, l'éléphantiasisme -, les pousse, au lieu d'abandonner la partie et de capituler, à se précipiter les unes à la suite des autres dans une surenchère d'excitation, de désespoir et de détermination, vers une mort inévitable et subite.

 

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En Afrique, la moustiquaire est capitale, sans elle, on se ferait complètement dévoré par le moustiques. Quand on pense à l'Afrique, on s'imagine avec effroi des lions, des éléphants ou des serpents alors que les véritables ennemis ici sont à peine visibles...

Comme tout bon malfrat, il sévit surtout la nuit tombée. Profitant d'un moment d'inattention - une porte entre-ouverte, une fenêtre mal fermée - il n'hésitera pas à s'immiscer, en toute discrétion, jusque dans vos draps pour vous frapper en plein sommeil. Accusé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans plus de 660 000 cas de décès des suites du paludisme dans le monde en 2010, et encore particulièrement actif en cette nouvelle saison des pluies, il continue de faire des ravages. 

 

Alors, comme tout bon prédateur, elle part à la chasse. Attiré notamment par le noir, la chaleur et l'humidité, le moustique femelle est par ailleurs particulièrement sensible au dioxyde de carbone et repère ainsi sa proie, par l'haleine et la sueur qu'elle dégage, plusieurs mètres à la ronde. Discret, si ce n'est pour son bourdonnement, voilà qu'en l'espace de quelques secondes seulement ce véritable vampire aura pompé jusqu'à deux fois son poids dans votre flux sanguin. En nous piquant le moustique sécrète une salive qui, pour lui sert d'anticoagulant, mais pour nous est à l'origine de démangeaisons... Et surtout de la transmission de virus, si sa victime précédente en était porteuse. Il est ainsi accusé d'infecter, chaque année, plusieurs centaines de millions de personnes de maladies potentiellement mortelles, telles que la fièvre jaune, le chikungunya, les encéphalites virales, les filarioses... Sans oublier le paludisme, dont 80% des cas sont recensés en Afrique Subsaharienne, et qui constitue encore une des principales causes de mortalité - notamment infantile - sur le continent.



20/12/2017
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