Un dimanche après midi dans la famile Cheik (21)
Ce dimanche, j'étais occupé au jardin lorsque mon ami Cheik arriva , aucun de nous ne s'attendait à la rencontre, bref, nous constations ensemble notre champ d'haricots, la récolte sera bonne si quelques pluies éparses nous arrivent encore afin de porter les fruits à pleine maturité.
Nos semences, nos petites plantations se retrouvèrent noyées sous cet immense tapis vert, ne furent plus abreuvées et pour la plupart disparurent (salades, carottes, maïs sucré, haricots jaunes...)
seuls subsistent quelques plants de potirons et de courgettes...
Cheik m'emmène au grand marché du dimanche à Mbour, assis à l'arrière de sa vespa, nous empruntons la grand route vers cette ville proche, nous faufilant à travers une circulation de plus en plus dense..
Cheik est coiffeur pour hommes à Saly, chaque dimanche il en profite pour s' approvisionner de fournitures spécifiques pour son salon : lames de rasoir, alcool...
et aussi faire quelques courses pour le repas de midi (nous achetons des fruits verts, ronds et durs pour confectionner un jus de fruit, on pense au mixer, pas question, à peine plongé dans l'eau chaude, ces fruits se décomposent pour donner un breuvage succulent. Ici, il n'y a pas de frigo (trop gros consommateurs d'électricité) pour conserver au froid, on achète de très gros glaçons au magasin proche pour quelques CFA, ils seront plongés dans une sorte de glacière avec les aliments à refroidir..La famille Cheik vit à l'étage d'une belle demeure faites de deux pièces : le salon-salle à manger et la chambre, à côté une très grande terrasse avec vue sur la large piste de sable
Dans les demeures sénégalaises, on vit on mange, on dort à même le sol sur des nattes ou des matelas de mousse (parfois un lit trône en plein salon...) à l'intérieur, les chaussures sont donc non avenues avec raison. Cheik a quatre enfants en bas âge ainsi que la fille de sa sœur (Hélène : 10 ans)
Ils connaissent très bien Gérard, Françoise, Eloïse et moi, ce qui me surprend et c'est un trait très spécifique du sénégalais, c'est un apparent manque de tendresse du père – chef de famille – vis-à-vis de ses enfants et de son épouse.
Sur ce point, le sénégalais est extrêmement réservé en public, jamais on ne voit ici des couples se donnant la main, encore moins s'embrasser ou manifester une quelconque attention aux êtres aimés.
Et pourtant, je suis certain que celle-ci existe bel et bien mais elle est souvent dissimulée sous l'autorité paternelle.De même, l'épouse prépare seule les repas et ne mange pas à la table commune mais avec ses enfants dans la cuisine.
Les repas sont toujours excellents et la célèbre thiéboudienne se déguste dans tout le Sénégal.
Après le repas, commencent les longues conversations de toutes sortes, le musulman sénégalais ne craint nullement de parler de sa religion et de m'interroger sur notre philosophie de vie à l'européenne. Ce sujet ici n'est nullement tabou !
L'après-midi est torride, tant pis, je me lance pour une balade avec tous les enfants à travers les larges pistes des environs, chacun vuet me donner la main, parfois, ils me grimpent sur le dos, tiens une immense place vide lieu de sport pour les habitant du quartier, endroit rêvé pour les footballers en herbe, dès que les enfants découvrent le goal, leurs envies grandissent soudain pour l'escalader, chacun à son tour, hissé à la barre transversale où ils rivalisent pour la traverser de part en part, je les retiens de mes bras en cas de relâchement musculaire et de chute (qui ne serait pas trop grave car nous sommes sur le sable mais quand même, ma prudence reste de mise.
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