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Avant-Propos

Il n'est pas question ici d'entraîner mes lecteurs dans une histoire sentimentale en occultant ma mission essentielle qui est d'aider mes amis peuls de khonkhoma.

Toutefois, la sentimentalité fait partie de ma vie et de mon aventure sur cette terre d'Afrique, ici, on n'en finit jamais de nouer des amitiés vraies avec chacun y compris, les gardiens de ma résidence, les taximen, les balayeurs, les policiers, les vendeurs de fruits et légumes, les poissonniers, les fromagers, les quincaillers, les sabotiers, les horlogers, les  bijoutiers, les couturiers, les  "resmelleurs", les agents de change, les banquiers....

Si je vous parle si souvent d'Abi, c'est parce qu'elle est le trait d'union entre les peuls et moi, elle me fut présentée par mon ami peul "le grand Mamadou Ka", c'est vrai qu'elle m'apporte le sentiment de mon entièreté .

Ici, on attache une valeur profonde au couple quel qu'il soit ...La femme seule, l'homme seul et surtout le "toubab" seul n'est pas une femme ou un homme accompli.

Il faut bien saisir l'esprit peul: la notion sexuelle que projette le couple en Europe est ici sublimé par le fait qu'un homme prend une femme" dans ses bras" afin de la faire évoluer dans la société, il la déracine de la pécarité (au sens large), il la glisse vers l'assurance d'un futur de sécurité, de protection et d'épanouissement, ce qui frappe les sénégalais est cette tendre complicité que nous entretenons l'un et l'autre et qui s'éclabousse vers tous nos amis peuls et sénégalais.

L'idée et les préjugés de notre vieille culture européenne consistant à voir d'abord dans la disparité d'âge dans le  couple une simple relation sexuelle n'est pas de mise ICI...POINT.

VOICI L'HISTOIRE D'ABI

Le papa d'Abi (Maodo Ngom) est le chef de la grande tribu Ngom

Il prit une première femme (Ngone) qui lui donna un fils (Oceino)

Il prit une deuxième femme (Arame) qui lui donna 4 garçons et 7 filles (dont Abi)

Il prit une troisième femme Binta sans enfant

Il vit à Nguekokh à 12 km de Saly avec ses 2 premières femmes, ses enfants et ses 16 petits enfants...

Voici les générations de sa deuxième femme :

Fatou (f) seule : 2 filles (Mariana et Hawa) et 1 garçon (Ibrahim) Fatou ne vit pas dans la tribu

Mariama (m)    : 2 garçons (Amed et Akim) et 1 fille (Nogeye)

Mabye (m)       : 2 garçons (Nkumba et Maodo)

Fatou Fadjo  (f): 2 enfants (?)

Badou (m)       : 2 garçons (Khadi et Cheikh) et 1 fille (Sokhna)

Amara (m)       : 1 garçon (Osaini)

Abi (f)              : 2 filles (Fatou et Ngeynaba)

Fatou (f)           : étudiante

Cheikh (m)       : étudiant

Soda (m)          : étudiant

Feri (m)            : étudiant

"Environ" 23 personnes partagent la maison de la grande tribu....

Il est de coutume ici au Sénégal et dans beaucoup de pays d'Afrique de "DONNER" un enfant à un membre de famille sans enfant, c'est ainsi que toute petite Abi fut confiée à sa tante à Dakar, elle y passa son enfance et sa jeune adolescence mais malheureusement (je ne sais trop pourquoi) elle ne fréquenta pas le milieu scolaire...

Abi ne sait ni lire, ni écrire, ni en français, ni en wolof...

Elle se maria à l'âge de 16 ans et revint sous le toit paternel, un divorce la sépara de son mari et elle fit le rencontre d'un jeune européen français qui l'épousa avant de repartir vers la France, juste avant ce second mariage, Abi eut une relation avec un jeune sénégalais qui la mit enceinte à son insu, le jeune français demanda aussitôt le divorce...

Abi est restée seule depuis 4 ans...          comme moi...

La tâche qui est devant moi est donc immense, pourtant Abi s'intéresse à des tas de choses, son français parlé s'améliore tandis que j'oublie mon wolof, il est grand temps que je reprenne mes exercices...

A bientôt