Quand je vous disais que le monde est fou...
Je ne vous enfumerai pas, nous ne comprenons pas les vapeurs de l'Afrique, quand je vous dis que nous ne rencontrons pas la pauvreté des hommes nus.Nous vivons en vases clos, fermés sur nous-même sans aucune approche du monde biaisés par des journalistes en quête de sensationnalisme... de reportages qui n'appâtent même plus le don de nous-même.
Ici, l'homme se mesure au destin de tous les autres, pauvres européens blancs nantis qui prennent quelque plaisir à faire exulter les derniers moments de leur sexe contre de l'argent sale. Celui qui profite des pauvretés du monde.
Je me suis toujours étourdi de rencontrer des hommes pauvres et nus avec unique bagage les menues fringues de leurs nuits
A quoi doit servir l'argent sinon d'aider les autres qui n'ont comme seul et dernier destin
que celui de tendre leurs mains.
Il y a dans l'homme toutes les folies du monde, tous les fantasmes les plus fous, tous les rêves inassouvis, tous les égoïsmes de soi, toutes les balivernes du monde virtuel des sociétés modernes, tout le verbiage des politiques, tout l'amour de quelques hommes qui vont vers les autres...
Je ne suis pas encore saint, je suis même très pécheur avec toutes mes contingences, avec tous mes égoïsmes d'Europe, avec tout l'argent que je possède dans mes poches pour moi seul, avec tous ces liens de sang qui m'indiffèrent car je suis Moi et les autres sont EUX !
Mais moi, jadis dans mes églises, je donnais quelques cents pour ces nécessiteux, il n'y a rien de nouveau sous le soleil, je resterai MOI
Le monde de demain deviendra inévitablement et inexorablement un "grand village", les hommes ne pourront rien y faire, à force de construire autour d'eux des clôtures, ils oublient de construire les ponts de l'avenir, de leur propre destin, celui de tous les hommes mortels, celui qui n'est qu'un parmi eux, celui qui implore Allah, Jéhovah, Vishnou, Brahma ou n'importe quel dieu, celui « qui n'a que trois poissons dans un sac »
Les bigotes et tous les moines du monde devraient venir sur les champs de bataille de la pauvreté!
ils s'endorment repus dans leurs monastères
pendant que leurs frères meurent sur les trottoirs de nos grandes villes...
il ne sert à rien de contempler dieu si l'on n'aide pas les hommes!
Quand je vous disais que les hommes sont devenus fous ! Lénine est à des années lumières...
...certains se battent comme des chiens pour quelques os....
Mais le grand soleil triomphera de leurs folies
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