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Il n'est pas de montagne plus haute que les marches de l'oubli

Mon collège a perdu sa splendeur d'antan...(2)




LES HORAIRES

Jadis, l'abbé Selvais consacrait ses nuits à constituer les grands horaires de mon collège.Ce ne fut pas rien.Un collège avec trois implantations dont la principale regroupe près de 200  professeurs..il fallait que tout marche comme une horloge.Tel professeur se retrouvant par les caprices de son horaire dans différentes implantations le même jour.
Après les considérations d'ordre pédagogique, l'abbé Selvais effectuait les modifications qu'il jugeait bon en fonction des desiderata personnels de ses professeurs...
Dans la période qui suivit, les horaires furent confié à un secrétaire qui avait été "intimement initié" aux stratégies de Monsieur le directeur; celui-ci introduisit l'informatisation qui se révéla, dans une première ébauche, être un outil précieux, ensuite, il fallut introduire toutes les données particulières des professeurs; mille fois, il reprit son métier...

Comme pour bon nombre de professeurs de sa génération, on décida souverainement de chambarder ses attributions...


Un professeur du sérail prit sa relève et s'attela à cette tâche ingrate.
Le résultat fut attristant: lorsque l'on constitue les horaires, il faut avoir à l'esprit l'incidence du nombre d'heures de cours dans chaque section, du nombre d'heures de cours par branche, du nombre d'élèves, des présences des professeurs, de l'occupation et de la grandeur des locaux selon les groupes de classe nouvellement constitués...

Avec des horaires qui changèrent de jour en jour, de semaine en semaine, de mois en mois, avec des aberrations pédagogiques outrancières pour nos élèves: des classes nombreuses dans des locaux excentriques, des  "bi-locations" (2 professeurs donnant cours à des groupes différents dans le même local à la même heure de cours) des cours de 2ème langue à 4 heures/semaine mutés en cours de 3ème langue à 2 heures...

Il faut toutefois concéder que les implications pédagogiques ont été relayées au second plan, nos grands élèves se retrouvant les 2 premières heures du lundi matin avec 2 heures de gymnastique, des heures d'étude en plein milieu de matinée et des cours sur le temps de midi avec parfois l'extrême négligence de n'accorder que 3/4 d'heure à certains élèves pour prendre leur collation de midi...
Des occasions pour certains de terminer leur horaire au beau milieu de l'après-midi.

Non content de créer tant de désordre, on organisa "les grandes transhumances"...

Jadis, on accordait un local propre à la plupart des professeurs(Local de sciences/local d'histoire/local de géographie/local de langues/local d'informatique..)Tout cela fut balayé d'un revers de main pour aboutir aux "grandes transhumances des inter-cours"...

A chaque heure de cours, les élèves changent de local...Inutile de vous dire les pertes de temps, l'énergie des professeurs pour reprendre leur cours en main...Il parait que cela détend les élèves, que cela nourrit leurs relations...

On s'est même payé le luxe d'attribuer les locaux du  premier étage de nos classes (jadis réservées aux 2ème et 3ème degrés) aux petits élèves du 1er degré: le bordel complet, vous l'aurez compris!

Dans tout cet état d'esprit, on n'a jamais pris en considération l'incidence de la difficulté d'adaptation du professeur au début de l'année scolaire:

- celui-ci organise l'accueil dans ses nouveaux groupes, prend les fiches de présence, expose ses objectifs à ses nouvelles têtes, débute ses cours et lance ses premières interrogations.
Quelques jours après, celui-ci vit la triste désillusion du bouleversement de ses attributions...tel groupe d'élève va vers un autre professeur, lui se voit attribuer de nouveaux groupes.

Sans doute pour mieux favoriser l'adaptation des professeurs aux bouleversements pédagogiques du début d'année, ceux-ci ne sont aucunement avertis du moindre changement de leurs attributions.

C'est ainsi que tel professeur arrivant de bon matin a la stupéfaction de voir aux nouveaux horaires qu'il n'a cours qu'à 11 heures...que tel groupe est disparu, que tel autre apparaît...


LES ATTRIBUTIONS

Avant-propos

Un professeur AESI (agrégé de l'enseignement secondaire inférieur) pourra enseigner dans les 3 premières années de l'enseignement secondaire.
Un professeur AESS (agrégé de l'enseignement secondaire supérieur) pourra distiller ses connaissances aux élèves des 3 dernières années.

Un professeur de langues modernes pourra donner cours de néerlandais, d'anglais ou d'allemand selon ses diplômes.Mais comment attribuer ces heures  et dans quelle répartition?

Vous pensez que les compétences pédagogiques sont mises en avant... Vous commettez une très grossière erreur: tout est strictement basé sur une stratégie immuable, tel professeur qui a involontairement rencontré des ennuis disciplinaires, qui a osé affirmer son autorité au cours de l'année précédente, voit automatiquement ses attributions réparties dans des classes où la riposte parentale est inopérante!

Tel jeune professeur , féminin par surcroît,  se verra attribuer des cours à des grands élèves du technique d'enseignement professionnel!

Tel professeur de langues qui s'était spécialisé dans les cours d'anglais depuis des années, se verra subitement attribué des cours de néerlandais!

Tout se passe comme si le moindre affrontement parental chambardait toutes les attributions des professeurs.

Car la seule injonction est de remplir les quotas de la nouvelle rentrée scolaire.

Les locaux des professeurs se rétrécissent au fur et à mesure des années, le moindre recoin est transformé en local de classe, on fera bientôt de nouveaux locaux dans les greniers de mon collège...

Les rapports du Conseil d'entreprise sont à ce point élogieux qu'ils font une large place aux statistiques du nombre d'élèves par implantation.

On vous serinera les oreilles en vous parlant de perte d'emploi si ce quota n'est pas atteint...
Les considérations pédagogiques d'antan sont à des années lumière!

L'INFLUENCE SYNDICALE

Il faut insister sur l'importance du rôle joué par les syndicats d'enseignants en Europe dans divers domaines, notamment leur participation statutaire aux négociations portant sur les conditions de travail des enseignants, leurs interventions pour défendre les droits des enseignants, en particulier en cas de contestation de licenciement ou de sanctions disciplinaires, ou encore leur contribution à la préparation ou à la mise en oeuvre des réformes de la profession.

"Un corps enseignant motivé et hautement qualifié est une condition essentielle à la qualité de l'éducation offerte aux jeunes par les systèmes éducatifs.Les nouvelles attentes et les défis auxquels font face les enseignants actuellement en Europe les placent au coeur des débats politiques.
Le Conseil Européen considère les enseignants comme les acteurs essentiels de toute stratégie visant à stimuler le développement de la société et de l'économie"

Viviane Reding, Commissaire Européen pour l'éducation
                           et la culture.

Dans mon école comme dans beaucoup d'autres, le monde syndical est présent.Sur les 35 années de ma carrière professionnelle, je ne compte plus les manifestations syndicales à l'encontre de nos dirigeants, depuis la grève de la faim de Marcel Penasse dans la chapelle  de Beauraing en passant par les grandes grèves de 1990 (trois longs mois de campagne où le monde des différents réseaux d'enseignement se rencontrait, tourmenté par des préoccupations communes, elle se terminait par une rentrée dans nos classes en catastrophe en n'ayant rien obtenu de nos dirigeants sinon une épuration de nos rangs avec comme conséquence désastreuse que nos classes devinrent surpeuplées à défaut d'engagement.

Dans ces dernières années, il faut avouer qu'il n'y eut plus aucun ressort, les organisations syndicales se contentant d'affiliations à la chaine parmi les jeunes recrues.
Dans mon collège, en dépit de l'admiration que je voue à certains collègues syndicaux, je me désole de constater que l'on mette son véto à inscrire certains points à l'ordre du jour du Conseil d'Entreprise sur proposition des enseignants via leur délégué syndical.


LE POUVOIR ??

"Le pouvoir, c'est quand vous avez toutes les raisons de tuer et que vous ne tuez pas" (Oskar Schindler)

Avant-propos

 Durant mes longues années dans mon collège, je n'ai cessé de le présenter  à mes élèves comme "une équipe d'hommes et de femmes attachés à leur épanouissement.
Car les membres du personnel, depuis l'ouvrier qui répare, en passant par les professeurs, les surveillants éducateurs et le personnel de direction, tous ont une égale valeur de respect.

Il faut bien constater que chez nous, des règles précises, des comportements et des attitudes font croire à l'élève que les professeurs ne sont que les subalternes de la direction...

Que 
pense l'élève quand dans le courant de septembre ou d'octobre,  c'est lui-même qui tient le  professeur au courant de changement d'horaire ou d'attributions?

Que pe
nse l'élève quand un membre du personnel de discipline (pour élèves) s'emporte envers un professeur pour des questions d'horaire, de timing, de groupe?

Que pense l'élève lorsqu'un membre du personnel qui ne fait nullement partie du personnel de direction fait un signe réprobateur au professeur arrivé en retard pour cueillir ses élèves en salle d'étude alors qu'il était retenu par la direction?





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11/04/2007
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