9ème arrivée au Sénégal - août 2018
Une neuvième arrivée en terre d'Afrique, les retrouvailles avec le paradis Débarquer en Afrique c'est reprendre le contact de la nature vierge et sauvage, c'est quitter une vieille Europe rabougrie dans le grand tumulte de son stress et de son béton. Ici, les hommes vivent dans un monde encore dessiné par la nature, les villages et les petites villes se sont construites autour des baobabs.
Ici, aucune délimitation, aucune clôture, par le moindre indice de planification urbaine. On s'adapte à la nature environnante en la respectant, quel contraste avec les petites villes européennes où tout y est dessiné artificiellement par des architectes urbains dessinant un espace aseptisé.
Ici, je retrouve tous ces animaux, des troupeaux de moutons, de chèvres, de zébus qui se déambulent parmi les hommes, se réservant une priorité absolue pour traverser la grand-route au gré de leur intuition, dans leurs démarches ralenties par la lourde chaleur de l'humidité de la saison des pluies, l' »hivernage » Cette année, il ne plus que trois jours et tous ces animaux se sont, comme pour ainsi dire, rapprochés des hommes, ils broutent partout, le long des routes, même dans les jardins avoisinants. Au loin dans les verts pâturages des années précédentes, l'herbe y est devenue rare et presque introuvable.
Les premières occupations : l'achat de bougies car les coupures électriques se suivent sans arrêt, l'éclairage public suit le mouvement, internet se volatilise, parfois l'électricité revient pour quelques petites minutes puis se meurt, se reprend et disparaît à nouveau, il faut retrouver vite l'emplacement des bougies car tout est noir dans les habitations, on frôle les murs se croyant être dans le cuisine et on se retrouve devant une penderie de chambre, l'orientation est devenue impossible, quand on retrouve les bougies, ils faut encore se mettre en quête de l'emplacement des allumettes ou des briquets.. Si on n'a rien prévu sous la main, l'essentiel est de retrouver l'emplacement de sa chambre pour y dormir et commencer sa nuit, les premiers rayons du soleil du lendemain rendront aux hommes la facilité de leur déplacement chez eux.
Les premières tâches du lendemain seront les courses de fortune, puis leur rangement, les réapprovisionnements des frigos, les bonbonnes de gaz vides, les valises à dépouiller de leur précieux contenu, de habits légers, de vivres d'Europe introuvables ici, la réanimation des wifi d'ordinateurs, le remplacement de certains ventilateurs et puis la chasse aux petites bêtes de toutes sortes qui ont envahi les armoires planquées sous les lits, ne sortant que la nuit, les moustiques, les cafards, les cancrelats, les souris, les petits lézards, qui – si vous y êtes habitués- vous découragent pleinement du voyage.
Le lendemain, tout se met en place (depuis qu j'ai commencé cet article, trois coupures successives) ici toutes les nuits, on décroche les prises électriques reliant les tv et les ordinateurs qui peuvent rendre l'âme en pleine nuit, surpris par de violents orages et la foudre suivie des variations successives des tensions électriques: les bêtes noires des ordinateurs !
L'hivernage – saison des pluie – va prendre fin d'ici un mois, mi-octobre, pour l'instant, la chaleur est bien tempérée par la brise océane, on perçoit quand même le haut taux d'humidité de l'air qui oblige la transpiration. Cette année, une vague de chaleur sur l'Europe fut une symbiose avec la rareté des pluies d'Afrique. Les troupeaux de zébus broutent en ville , la nature fit la grève du reverdissement, les bêtes maigrissent et les paysans se lamentent... comme en Europe. Les dernières pluies sont attendues avec impatience, les toutes dernières... pour 6 longs mois avant de voir poindre leur nez à nouveau.
Et les hommes n'en finissent jamais de nourrir la priorité des priorités, cette fraternité qui n'existe nulle part ailleurs...
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