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Il n'est pas de montagne plus haute que les marches de l'oubli

Un anniversaire chez mes amis peuls

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Ce lundi matin, c'est la nouvelle expédition: en route vers Gandidal, Ngueykhok, Sindia et puis un atterrissage, une immersion, un bain d'amitié, un séjour au paradis de mes amis peuls...

 

C'est tout de même un grand bonheur de vivre cela à 5000 kilomètres de ma toute petite Belgique!... d'autant plus que ma vie à Saly m'avait empêché d'y goûter depuis quelques trois semaines, depuis, je me suis laissé pousser la barbichette et j'ai changé de look il paraît que celui-ci me confirme un statut tout à fait illusoire de chef de tribu, le seul ennui, c'est que sa blancheur va à l'encontre de ma peau noire !

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Dès le départ de la résidence, 500 mètres à pied m'attendent jusqu'à la grand route de Ngaparou-M'Bour .. engouffrement dans le premier tacot collectif qui m'emmène vers le grand carrefour de M'Bour-Dakar-Thies pour quelques centimes, juste quelques 10 minutes et le temps de fraterniser avec ses autres occupants: "naka def? ana wa keur gi ? nata jabar nga am? ngata doom ? goor o jugeen? man, douma toubab, man: miit cougnoula! njeko moko! (voir traduction)

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Au grand carrefour de Saly, à nouveau quelques centaines de mètres à pied vers la station Elf, rendez-vous des grands départs vers Dakar, la circulation est toujours dense, cadencée par de nombreux camions filant à grande allure vers la capitale ou vers Thiès.

Là de nombreux clients comme moi, signe de la main aux tacots venant de M'Bour, beaucoup sont déjà complets, chance... une voiture s'arrête: prix pour Dakar 1500 CFA, tant pis, l'impatience me prend, je propose 1000 CFA (1,50 euro) accepté illico presto, je suis le dernier passager, la conversation commence pour une voyage de 20 à 25 minutes, appel du grand Mamadou en Wolof : "Guy,tu es où?" coordonnées de ma position, mieux que le GPS!, RDV toujours à la grande station ESSO de Sindia.

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Arrivée au grand carrefour de Sindia, toujours la même direction, le shop de la station Esso (enfilée d'une bière en boîte: la seule boisson rafraîchissante du Sénégal!) en plein magasin, les rencontres commencent: mon ami peul cousin de Mamadou est là (bière et lait pour lui) "tu as changé, Guy! tu viens chez nous? Cela faisait longtemps! tout le monde te demande...

Ravitaillement en boissons: eau, coca, fanta et bières en boîte...

Ensuite courses au petit marché le long de la grand route pour les préparations du repas de 14 heures: salade, choux, oignons, navets, pili pili, poisson, mandarines, aubergines blanches...

 

Mon sac pèse plus de 12 kilos! sans voiture taxi, c'est un kilomètre et demi qui m'attend à pied le long de la grand route vers Thiès

Discussion du prix avec des taxis parqués à la station (1500 CFA pour ce kilomètre) je ne marche pas

Tant pis, sac en plastic bleu sur le dos à pied sous le soleil tapant de midi, il fait ici de plus en plus chaud en journée, les sénégalais estiment que la météo est "détraquée" chaleur intense en été?? et les soirées sont fraîches en plus!

 

Sur cette route vers mon village peul, que j'ai faite de multiples fois à pied, je rencontre toujours des villageois et villageoises à pied eux et elles aussi, ICI, les rencontres comment sur la grand route...

Cette fois, c'est une dame qui elle aussi rentre vers le village, balade à pied ensemble, mon colis me pèse, j'apostrophe une voiture garée et propose 1000 CFA affaire conclue, je suis déposé avec mon colis sur la "grand place" du village

je m'attends bien sûr à la rencontre avec Oulé, mais c'est Binta que je surprends bien qu'elle fusse avertie ce midi par le cousin de Mamadou qui parla en wolof avec elle via mon portable...

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 A chacune de mes arrivées chez la chef Binta, ce sont des retrouvailles chaleureuses comme on n'en connaît nulle part ailleurs, à chaque fois, ses grands yeux marrons s'illuminent comme des feux de brousse.

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 Wolé est partie depuis quelques semaines rejoindre son père à Joal, tristesse

il semble qu'elle ne reviendra pas de si tôt à Khonkhoma, je n'en connais pas encore la vraie raison, Khonkhoma vient de perdre son âme!

 

J'en profite pour avertir Binta que je me rends dans les classes, il est midi tapant et les cours se terminent à 14 heures.

 

L'entrée dans les classes du village est on ne peu plus acueillante: des "guy" fusent partout, je connais chaque enfant de Khonkhoma...

Quand j'arrive après les cours, dès qu'un enfant m'aperçoit approcher le village, le grand tam tam sénégalais bat à tue tête, la rapidité d'internet n'est rien...en quelques secondes, le village entier connaît ma présence.

 

Visites en classes

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 D'abord la classe des petits chez mon ami Camara, un instit de talent, à la pédagogie très douce et intelligente, ils sont une petite vingtaine, en appétit d'apprendre, ils répondent du tac au tac à l'invitation de Camara pour venir prouver leur trouvailles au grand tableau noir, les cahiers sont on ne peut plus clairs et de leur plus belle écriture

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Deuxième étape chez mon copain Joe qui a la classe des "grands", Joe a une pédagogie nettement plus agressive, le maître d'antan mais je sais que ses enfants, il les aime, il se veut intraitable

 

Vraiment, ICI, on est au cœur du développement de toute l'Afrique de demain

ces enfants ne mesurent certainement pas la chance qu'ils ont comme nous quand nous nous trouvions à leur place et pourtant, ICI, tout commence...

 

L'école fondamentale, après, on n'apprend plus rien, je retiens toujours la formule de mon ami Louis: "après, c'est le bourrage de crâne"!!

 

cliquez pour agrandir...

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Les leçons ici se donnent par deux instituteurs: Monsieur Joe de M'Bour catholique de la paroisse de St-André marié une fille et Monsieur Camara, musulman, de Sindia, marié une fille.

Les leçons principalement d'apprentissage du Français, des mathématiques, de l'histoire (du Sénégal et de l'Afrique) de géographie se donnent en immersion complète dans la langue française avec de temps à autre des traductions en wolof bien que les enfants soient élevés dans le polaar, un dialecte dérivé de la langue  wolof et  réservé à la classe peule.

La motivation des élèves est parfaite, on sent parmi eux de grandes disparités de connaissances et de facultés d'apprentissage.

La pédagogie est frontale et ex-cathedra, le souci de lancer les compétitions de réponses rapides chez les élèves est omniprésent.

Les élèves suivent tout le cheminement des instits au grand tableau noir qui trace les connaissances, chaque élève dispose d'un cahier de cours où les connaissances sont catégoriées par jour de cours avec le jour et la date. la tenue des cahiers chez la plupart d'entre eux  y est très soignée, on sent chez les plus faibles des difficultés d'écriture (écrire sur une ligne droite)...Il n'y a aucune distinction de sexe et de connaissances sur les petits bancs, on remarque que lorsque l'instit lance une demande de réponse, les filles sont les plus rapides, disparité de connaissances et de motivation entre garçons et filles...il en est de même pour la tenue des cahiers de classe.

En fin de cours, les maîtres distillent les devoirs à faire "à la maison" pour le lendemain, les élèves notent sur les cahiers de cours... et l'exercice sera fait à domicile sur le cahier de brouillon qu'ils reprennent à la maison.

j'ai moi-même, il y a quelques semaines, aidé certains petits dans cette précieuse  tâche le soir à la lueurr de la chandelle à plat ventre sur le sol... quelle aventure unique!

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Le futur du monde s'écrit ICI

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Après cette immersion en plein cœur de l'apprentissage en Afrique noire, le rendez-vous est pris chez Binta la chef du village, nous nous retrouvons sur la nouvelle "place" du village en compagnie de nos deux instits et de quelques membres de "la tribu" de la chef.

Toute la nourriture apportée a été transformée en une riche thieboudienne que nous dégustons ensemble, toujours!

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 L'AFRIQUE  ME  SURPRENDRA TOUJOURS

 

 

 



28/01/2015
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