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Il n'est pas de montagne plus haute que les marches de l'oubli

Des soins chez mes amis peuls

Aujourd'hui, j'ai à nouveau pris la route vers mon village peul avec comme d'habitude arrêt à la station Shell pour des réserves d'eau en bouteilles et puis des bonbons pour les enfant s.

Ce dimanche est un jour calme en circulation, le chauffeur de mon taxi collectif roule prudemment vers Gandigal, puis nous traversons la bourgade de Ngeykokh (où habite Abi) puis nous filons vers Sindia, nous sommes six dans cette voiture dont le pare-brise est en éclats et sans doute les amortisseurs sont-ils très épuisés mais ça roule, les dépassements sur cette route à deux bandes de circulation sont rares  :ce dimanche, les gros poids lourds venant du Mali ne sortent pas.

 

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Sindia est une sympathique bourgade à 1 km de mes amis peuls que j'atteins en "djakata"

Beaucoup de femmes peuls y tiennent leur petits marchés dominical, leur produit essentiel est le lait des zébus qu'elles ont déjà tenté à maintes reprises de me faire boire, mais j'ai toujours renoncé à ce breuvage caillé, on l'appelle le "sow" en  langage polaar, certaines femmes du village font le trajet chaque jour vers le marché de Dakar où les clients sont plus nombreux et plus "riches", c'est à dire "moins pauvres"...

 

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C'est vous dire que dès que je débarque du taxi à Sindia, je suis presque toujours remarqué par l'un ou l'autre habitant de Khonkhoma, "guy, tu es là?" naka def? comment vas-tu?

Le tam tam gronde au loin, toujours aussi magique, impensable, touchant et rassurant.

 

J'arrive souvent vers les onze heures afin de surprendre les élèves en pleine concentration dans leurs classes, il y a les petits et les grands, à la mode de mon école primaire, 3 degrés différents par classe, l'émulation positive et les leçons de choses d'antan, hélas - avec beaucoup de regrets -  disparues de notre enseignement d'Europe.

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L'accueil des élèves est toujours une émotion particulière qui me suivra toujours, puis je laisse l'instituteur Monsieur Joe Mallak, à son cours, aujourd'hui, les élèves font des maths: le triangle, la perpendiculaire, la diagonale, chacun dispose d'une feuille qu'il convient de plier en deux selon l'exemple du maître.

(une feuille carrée pliée en deux donne deux rectangles!  chacun plié à nouveau coin sur coin donne deux triangles, la pliure donne la diagonale... tout un travail de prestidigitation )

 

Assis auprès d'un petit élève, j'assiste à leurs efforts, à l'émerveillement qui les anime dans leurs trouvailles personnelles

 

Certains manquent d'un peu de dextérité mais au bout de quelques essais, tout s'arrange.

L'heure a sonné pour midi: distribution de bonbons, sourires émerveillés, du bonheur pur, de la joie directe, de l'émotion, toujours!

 

A la récréation ma tâche de guérisseur commence, beaucoup d'éraflures, certaines plus profondes que d'autres, le pire ennemi: le sable!

Il faut désinfecter parfois malgré les pleurs et les peurs ataviques. Après cette désinfection, administration de Dactarin puis bandage serré

D'autres boitent légèrement, foulure au niveau des pieds: flexium, échauffement...(dès leur jeune âge les jeunes ici s'entraînent à la lutte sénégalaise, le sport national)

 

A peine à la première hutte du village, je suis appelé par des femmes entrain de préparer la thiéboudienne, le grand père marche difficilement...il indique la jambe et le pied gauche:

pression longue du pouce sur sa peau, l'élasticité a perdu de sa vitesse: oedème très net, administration de Burinex, là, il convient d'être extrêmement prudent et de bien expliquer la posologie, les pilules sont séparées mises dans trois petites boîtes avec indication des trois jours qui viennent (1 par jour) je pense qu'il peut s'en tirer mais le traitement sera long

 

A la maison de mon ami Saco, la planteur de maïs du village: administration de médicaments pour l'estomac, interdiction d'exagérer la prise de tous les produits acide (cette douleur est très répandue au Sénégal: abus très net de vinaigre dans les préparatisn de Yassa (riz cuit dans le vinaigre et pimenté)

 

Mon avancée continue jusqu'à la demeure de la Chef Binta et de sa fille Wolé, la "grand place du village peul, d'où l'on peut admirer le acrobaties des singes à la cime des arbres.

Nous sommes à côté de la réserve naturelle de Bandia qui s'étend sur des centaines d'hectares.

 

Toutes les femmes s'activent à la préparation du repas de midi (14 heures) les femmes y travaillent sans arrêt: vaisselle, lavage des grands plats tôlés à l'ai" de 2 grands bassins remplis d'eau

transvasement infini des plats, d'autres s'activent à la lessive, mêmes gestes, même technique, un kyrielle de petits habits d'enfants prend déjà à la grande corde, le temps de quelques rayons de soleil et tout sera plié et remisé soigneusement dans la seule armoire de la chambre de Wolé, juste en face de son grand matelas à même le sol.

 

 

 

 

 



13/12/2015
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