vendredi 25 janvier
Bonjour,
Notre petit reportage continue après une semaine perturbée par les caprices du net sénégalais ainsi que par de nouvelles aventures vécues par Guy.
Guy en effet s'en est allé vivre ses aventures en pleine cité noire à quelques encablures du centre-ville, l'adaptation n'a pas été facile car dès que l'on quitte le centre vile de Saly avec ses hôtels palace, ses magasins et ses filles européanisées, on se retrouve comme en plein désert sans relation directe avec la fièvre citadine...
Ici, en pleine campagne, c'est vraiment l'Afrique noire en plein cœur avec ses petits commerce de toutes sortes à chaque coin de piste, avec ses roulements de tam-tal et de Djembe qui résonnent sous le ciel étoilé, tout s'agite jusqu'à tard dans la nuit, au petit matin, tout est calme, les africains qui font quotidiennement la fête sont encore en plein sommeil.
Ici, il faut absolument veillé à sa propre sécurité, les balades à pied se font uniquement en journée, la nuit pour regagner la chaumière, c'est toujours le taxi. J'ai pris l'habitude de prendre le même taxi, le taximan s'appelle Pape et travaille pour un patron sénégalais, Pape est un gentil garçon, très affable d'une vingtaine d'année, il vit aussi en pleine cité avec sa mère et sa sœur sans électricité ni eau courante, ses premières courses matinales consistent à ramener l'eau fraîche par bidon à sa famille. Ici, une course de plusieurs kilomètres vaut 500 FCFA (0,75€)....
S'il arrive que le taxi vous enmène visiter des amis le soir, il peut vous attendre des heures durant...endormi dans sa voiture
le facteur temps ici n'existe pas!!
Eloïse a repris sérieusement ses études avec de nouveaux cours à son programme comme l' espagnol...
Petit à petit, l'adaptation se réalise là aussi malgré les soucis encore latents de Gérard qui qui trouve que sa petite fille ne peut trop s'habituer au rythme de l'Afrique sur le plan scolaire.
Eloïse se plaît à fréquenter les amis Zale et Cheick qui veillent très bien sur sa sécurité mais dans leur quartier, Eloïse s'est fait d'innombrables amis par sa jovialité, sa bonne humeur et sa beauté qui fusille parfois le regard des jeunes africains, là encore, le papa veille!
Françoise est l'épanouissement en personne, rayonnante de bonheur, elle possède le grand talent de se mettre parfaitement en symbiose avec la jovialité africaine. De temps à autre, des fous rires se déclenchent entre Guy et elle.
"Ici, la femme aimée ne demande pas d'argent mais son homme lui en cède de temps à autre "(rires aux éclats)
Gérard alors là, on est devant le spécialiste de la mentalité africaine, il est parvenu à démonter leur système de raisonnement tout en avouant encore "ne rien connaître"!
sa théorie est tout simple:
postulat n°1:
en Afrique, TOUT se monnaie, depuis les biens matériels en passant par les services et les relations des hommes et femmes.
l'africain n'a pas du tout le reflexe égoïste de l'européen, dès qu'il reçoit de l'argent par son travail, il y a toujours une part pour sa famille, une autre pour un frère ou une sœur lointaine, une autre pour un ami malade, une autre pour...
l'argent ici retrouve sa vraie valeur d'échange, il peu changer d'une dizaines de mains en quelques heures, rien ne voyage plus vite que les vieux billets chiffonnés...qui font chauffer les poches et qui doivent être transmis au plus tôt vers de nouveaux propriétaires qui les transmettent à leur tour et la boucle n'est jamais finie.
Ces transferts sont de vrais feux d'artifice d'étincelles!
postulat n°2 :
rien n'est plus subtile que la mémoire africaine, je vous parle de cette faculté extraordinaire qu'ils ont de vous connaître avant de vous rencontrer, le téléphone africain marche en plein régime, tout le monde vous connaît par "transmission orale" de communication...ici, l'anonymat n'existe pas!
postulat n° 3 :
l'africain garde toujours en mémoire une double liste de prix, le déclenchement dans son cerveau - dès l'intention d'acheter - se fait à la vitesse de la lumière, un prix pour les noirs, un prix pour les blancs, la couleur de peau dans tous les échanges est une trahison!
la stratégie des européens avertis consistent à se dissimuler pour laisser le marché des affaires entre africains, sa présence fait grimper les prix en flèche, non du simple au double mais un prix de départ multiplié par 10 ou 20
Et comme ici, aucun prix n'est fixé ni affiché, la liberté est entière, le danger d'être piégé est omniprésent.
Donc, toute proposition de prix doit être absolument amaigrie et discutée, ici, c'est une tradition séculaire!
Pas question de se laisser enfermer en ne discutant pas le prix avant tout service...
postulat n° 4 :
:
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