Un quad et ses faux papiers
Au début de mon dernier séjour, je résidais à Ngaparou et fréquentait un petit bar-hôtel où je rencontrai des français "pas toujours clean", installés ici de puis des années, déracinés de la France, la gouaille facile et pétris de sentiments racistes comme l'étaient les anciens coloniaux.
Dans la cour annexe un quad trônait sans jamais bouger, je pensai au prochain séjour d'Emilien et je pensais que l'achat de cet engin nous permettrait d'étendre nos découvertes de la brousse environnante... les tractations durent plusieurs semaines avant d'aboutir à une vente pour 700;000 CFA environ 1100 euros.
Le paiement fut réalisé en présence de mon ami le grand Mamadou, les papiers me furent cédés et j'allai avec la vendeuse à la police de Mbour faire authentifier la vente.
Le lendemain, les premiers ennuis commencèrent : impossibilité de démarrage, rupture de chaîne... je fis l'entretien moteur et enfin pu repartir..pour quelques jours...
Emilien débarqua à Dakar et dans les jours qui suivirent, le quad nous servait pour de petits déplacements, mais des ennuis s'enclenchèrent à nouveau, cela semblait venir du circuit électrique
Lorsque quelques jours après sa venue, notre rentrée à Ngaparou fut des plus laborieuse avec des arrêts de moteur incessants, à notre arrivée, tout le circuit électrique s'enflamma: crépitements...fumées...
Je ne vous dis pas ma désolation
Je fis venir un ami de Mamadou - électricien - , qui coupa fil par fil et tenta de réparer ce fameux faisceau électrique: rien n'y fit, la bête était bien morte de sa belle mort!
Avant mon départ vers l'Europe, je le confiais à un réparateur qui tenta soit une opération de la dernière chance en attendant le coeur artificiel tant recherché mais devenu introuvable: le faisceau électrique!
A mon ami Cheikh, j'avais donné une procuration afin qu'il suive le cours des choses mais d'Europe par les échos que j'avais, je voyais que rien n'avançait.
A mon retour ici, je décidai de reprendre cette machine et de la confier à un nouveau réparateur à la réputation plus sérieuse.
Appel à un taxi - cordes - tractage dans les rues bondées d'Afrique, une aventure...
Enfin, je tenais un réparateur sérieux qui commanda un faisceau électrique à Dakar: coût: 20000 cfa (30 euros)
Ma seule intention étant de le réparer et de le vendre de suite quitte à perdre une partie de l'argent que j'avais investi
Le réparateur, un certain Jean Manga, ami de Cheikh vint examiné la bête qui ne respirait plus, il fallait à tout prix tenter de l'identifier... sur sa carrosserie: l'inscription: ATV-2-250
Ce numéro ne permettait nullement de l'identifier afin de connaître le faisceau électrique adéquat.
Seuls les papiers transmis pouvaient nous donner l'indication manquante.
Stupéfaction: rien de correspondait, le n° de châssis sur papier ne correspondait nullement au n° frappé sur son châssis, de plus les papiers faisaient état d'un scooter de marque Yamaha
il apparut que cette bête avait été importée de Chine par containers (à nouveau les indications des papiers de dédouanement à Dakar étaient faux)
Bref c'est dans ces moments qu'on réalise la chance de n'avoir eu aucun accident, l'impossibilité de revente et donc de réparation
Je me décidai d'aller prendre conseil auprès d'un ami, le commandant Ngiaye de la gendarmerie de Saly : selon lui, il fallait s'adresser directement au Procureur de Mbour
et le lendemain, avec Mamadou, nous prenions le taxi collectif vers cet illustre personnage... (à suivre)
A découvrir aussi
- L'Afrique... à la cadence des éléphants
- Le président français et sa lutte pour éradiquer l'EI
- Et un jour...
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 76 autres membres