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Il n'est pas de montagne plus haute que les marches de l'oubli

un 30 janvier...Hitler

Hitler, Chancelier d'Allemagne

30 janvier 1933

Hitler devient chancelier de l'Allemagne

Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler est appelé à la Chancellerie (un poste équivalent à celui de Premier ministre).

Le président de la République, le vieux maréchal Paul von Hindenburg  (86 ans), demande à Hitler (43 ans), chef ou Führer du parti national-socialiste allemand (le NSDAP, en abrégé nazi), de former le nouveau gouvernement allemand.

André Larané

Tractations indignes

La nomination surprenante de Hitler fait suite à des tractations entre l'ancien chancelier conservateur Franz von Papen et le docteur Hjalmar Schacht, qui représente les nazis. Ce dernier est un financier réputé, à l'origine du redressement spectaculaire de l'économie allemande après la crise monétaire de 1923, «l'année inhumaine». Il organise une rencontre entre Von Papen et Hitler  le 4 janvier 1933 dans une villa mise à disposition par le banquier Kurt von Schröder.

Von Papen et les conservateurs espèrent se servir du Führer nazi pour enrayer la menace communiste. Pleins d'illusions, ils croient pouvoir le garder en main. Son parti est en effet en perte de vitesse depuis les élections législatives du 6 novembre 1932 qui lui ont valu 33,1% des suffrages au lieu de 37,3% en juillet. Il a perdu deux millions de voix sur un total de 17 millions en quatre mois !

Le nouveau chancelier constitue de la façon la plus légale un gouvernement largement ouvert aux représentants de la droite classique. Il ne compte que trois nazis, Hitler compris. Von Papen est lui-même vice-chancelier. Faute de majorité absolue au Parlement, Hitler paraît loin de pouvoir gouverner à son aise. Personne ne prend au sérieux ses discours racistes. Beaucoup d'Allemands pensent par contre qu'il peut redresser le pays en proie à la crise économique.

Course à la dictature

Avec une rapidité foudroyante et par des moyens tout à fait illégaux, Hitler va asseoir sa dictature en dépit de la faible représentation de son parti au gouvernement et au Reichstag.

Dès le lendemain de son investiture à la Chancellerie, Hitler dissout le Reichstag et prépare de nouvelles élections pour le 5 mars 1933. Dans le même temps, il trace ce que son chef de la propagande, Josef Goebbels, appelle «les grandes lignes de la lutte armée contre la terreur rouge ».

Les miliciens de son parti, les Sections d'Assaut (SA), terrorisent l'opposition en guise de campagne électorale (ils commettent pour le moins 51 assassinats).

Ils bénéficient de la position-clé de  l'un des principaux acolytes de Hitler, à savoir Hermann Goering,

Celui-ci est ministre de l'Intérieur du principal État allemand, la Prusse, et il en profite pour manipuler la police, révoquer les fonctionnaires hostiles, placer des nazis aux postes essentiels...

Hitler fait planer le spectre de la «révolution bolchevique» mais celle-ci tardant à éclater, il décide de l'inventer. Le 24 février, une descente de police au siège du Parti communiste allemand permet à Goering d'annoncer la saisie de documents annonçant ladite révolution... Mais ces documents ne seront jamais publiés.

Comme toute cette agitation ne semble pas suffire à rallier une majorité de suffrages aux nazis, ces derniers décident en conséquence de brûler le Reichstag.



08/02/2013
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