Treize millions d’habitants, aux cultures et traditions différentes, vivent en bonne intelligence.
La population sénégalaise connaît une augmentation rapide. Les moins de 20 ans représentent 55 % de cette population dont le taux annuel de croissance est de 2,8 %.
Les Wolofs, les plus représentés (35 %), sont présents dans tout le pays, en particulier dans le centre, au nord et le long du littoral Dakar - Saint Louis. Agriculteurs et commerçants, de confession musulmane pour la plupart. Les Lébous, établis en communautés de pêcheurs dans la presqu’île du Cap-Vert et à Saint Louis leurs sont apparentés. La langue wolof est parlée par les trois-quarts de la population
Les Pulaar (25 %), composés de Foulbés, Peuls et Toucouleurs, dont le nord du Sénégal, le Fouta Toro, foyer historique de propagation de l’Islam au Sénégal, constitue le berceau culturel, sont très actifs dans les domaines du commerce, de l’élevage et de l’agriculture irriguée. Ils peuplent la vallée du fleuve Sénégal ainsi que la zone du Ferlo.
Les Sérères (20 %) sont moins dispersés que les autres ethnies. On les retrouve dans le Sine-Saloum, le long de la Petite-Côte, le centre du pays et au nord-ouest de la Gambie. Ils sont à majorité musulmans, sauf au niveau de la Petite-Côte.
Les Diolas (8 %) se retrouvent en Casamance, mais aussi en Gambie et en Guinée-Bissau. Orientés plutôt vers la riziculture, ils sont majoritairement animistes et/ou chrétiens au niveau de la basse Casamance (Ziguinchor, Oussouye, Cap Skirring), musulmans plus au nord et à l’est.
En dehors de ces grands groupes ethniques, on trouve les Mandingues au Sénégal Oriental, les Soninkés (50 000 personnes) très présents à l’est du pays et dans les zones limitrophes du Mali et de la Mauritanie, les Bassari et Bédik vivant surtout de la culture du mil et du maïs, de la cueillette et de la chasse, entre la frontière guinéenne et les limites du parc national de Niokolo-Koba.
Dakar compte environ 3 millions d’habitants. Viennent ensuite par ordre d’importance Thiès et Kaolack, puis Saint-Louis, Rufisque, Ziguinchor et Diourbel.
Estimation de la population du Sénégal en 2013 : 13 500 000
Vous l'aurez compris, les parents qui forment le village de notre école sont des Peuls:
Même s’ils ne font pas beaucoup parler d’eux, les Peuls représentent l’un des plus grands peuples d’Afrique: ils sont plus de 20 millions, anciens éleveurs nomades islamisés qui parlent la même langue, partagent la même culture, avec des accents et des expressions différentes en fonction des régions.
«La seule spécialité des Peuls, c’est l’élevage. S’ils ont la réputation d’être endogames, c’est parce que la propriété du bétail passe par la femme. On fait donc de telle sorte que le bétail ne sorte pas de la famille ou du clan. Quant à l’image d’une communauté assez fermée, elle correspond sans doute à une certaine réalité. Les Peuls se sont toujours suffi à eux-mêmes du point de vue économique, grâce au bétail.»
«Avant l’islamisation, le matriarcat était en vigueur. Il y avait Dieu, la vache et la femme, qui venait en troisième parce qu’elle donne le lait, sacré chez les Peuls. L’islamisation, entre les XIe et XVIIIe siècles, a tout changé. Il n’y a plus que les Peuls Bororos du Niger qui pratiquent encore les coutumes d’avant l’islam. Ailleurs, les traditions musulmanes ont pris le dessus. Les mariages sont arrangés tôt, à l’âge de la puberté pour les filles, en milieu rural, par peur du déshonneur.
Dans les temps anciens, avant l’islam, il existait chez les Peuls une fiancée d’honneur: un garçon et sa famille se voyaient confier une jeune fille dont ils devaient veiller à la virginité jusqu’au mariage. Aujourd’hui, dans les villes, les femmes sont beaucoup plus libres. Mes soeurs m’ont par exemple juste tenu informé de leurs mariages, sans me demander mon accord sur leurs partenaires, comme la tradition l’aurait demandé.»
suite de notre dossier dans l'article suivant avec de très jolies photos...