ICI, la pénurie de moutons hante le sommeil des sénégalais
Au Sénégal comme dans toute l'Afrique de l'Ouest et en Afrique Centrale, on se prépare à fêter la TABASKI
Elle coïncide avec la fin du grand pèlerinage de La Mecque.
Cette fête commémore la force de la foi d'Abraham dans la tradition judéo-chrétienne à son Dieu, symbolisée par l'épisode où il accepte de sacrifier, sur l'ordre de Dieu, son unique fils Isaac). Après son acceptation de l'ordre divin, Dieu envoie l'archange Gabriel qui, au dernier moment, substitue à l'enfant, un mouton qui servira d'offrande sacrificielle. En souvenir de cette dévotion d'Ibrahim à son Dieu, les familles musulmanes sacrifient un animal (le mouton qui a six mois ou la chèvre qui a deux ans ou le bovin qui a deux ans et qui est entré dans la troisième année lunaire ou le chameau qui a complété cinq ans)
Pour ce seul jour du samedi 1er septembre, le Sénégal a besoin de 750.000 moutons dont un grand nombre sera exporté des pays voisins: Mali, Niger, Maurétanie...
Dans la presse locale, "l'Obs", j'ai repris textuellement l'écrit d'un journaliste sénégalais afin de montrer à quel point l'auteur a éclairé son style de sa connaissance de la langue française, L' Africain qu'il est, doit avoir été à bonne école pour écrire un texte aussi bien rédigé, je n'ai pas su résister à vous le transmettre.
Le dossier de la page 5 fait le point de l'approvisionnement en moutons dans les grandes villes du Sénégal!
- "Des moutons peu dodus et hors de prix"
- "Tabacouda:: l'offre est de 18643 moutons"
- "Koalack : plus de 40.000 têtes sur le marché"
- "Birkelane : le marché bien approvisionné"
- "Diourbel : entre 50.000 et 60.000 CFA, le mouton ne trouve pas acheteur
- "Thies : sur un besoin de 220.000 moutons, 157.392 têtes déjà,sur le marché"
Ziguinchor : La pénurie de moutons hante le sommeil des sénégalais
Aminata affiche un sourire radieux. La quarantaine consommée, cette fonctionnaire dans une boîte de finances de la place vient d'acquérir son bélier pour la fête de Tabaski, à 350.000 Fcfa. Un prix abordable pour la jeune dame, au vu de la race de la bête, un Ladoum.Au foirail de la Seras où Aminata s'est rendue ce vendredi pour acheter son mouton, ce n'est pas encore le grand rush, même si les moutons sont en nombre.A part quelques bergers venus de Djoloff ou de Linguère, les maliens ont la main mise sur le cheptel.
Hamidou Dembélé est du lot.A la tête d'un troupeau de 70 ruminants, le berger, la cinquantaine consommée, peine à écouler sa marchandise. Dans sa djellaba bleue défraîchie, le visage dissimulé dans un foulard vert qui ne laisse apparaître que ses yeux, le Berbère est assis en tailleur sur une natte de fortune, un bâton entre les jambes.Lui ne sent pas encore l'effervescence de la fête du mouton. Mais il garde espoir que les prochains jours seront de bons augures pour ses poches. "Je suis arrivé depuis deux jours du Mali mais je n'ai pas encore vendu un seul mouton.C'est certainement dû au fait que le mois est creux", souffle t-il un éventail à la main.A quelques centimètres, son cheptel composé de "coggal" (moutons venus du monde rural- coggal=troupeau en peul) se dispute du foin déposé dans un baril découpé à moitié. Le bruit des cornes qui s'entrechoquent renseigne sur l'intensité du tiraillement.A leurs pattes, l'un des leurs, oreilles basses, la queue chassant une nuée de mouches, attire l'attention d'un client. Le quadrupède semble éreinté du périple qu'il a été contraint de faire et réagit mollement aux coups de bâton que lui porte son propriétaire pour le mettre sur ses pattes. "Si vous pouvez me donner 50.000 Cfa, il est à vous" lance Hamidou. "Vous plaisantez? cet agneau à 50.000 Cfa, je n'en donnerai même pas 30.000 Cfa!" s'étrangle le client. "A ce prix là, vous n'aurez même pas une chèvre.Essayez de voir plus en avant", conclut Hamidou, mettant un terme au marchandage. Hamidou ne badine pas avec le prix de ses moutons.Invoquant le prix du transport élevé, la nourriture et les multiples débours qui escortent l'acheminement des moutons de Bamako à Dakar, il dit: "Le transport des moutons coûte cher.En plus, une fois à Dakar, il faut assurer leur nourriture et payer la taxe pour leur emplacement au foirail. Moi, j'ai amené un troupeau de coggal et leur prix varie entre 50.000 et 150.000 Cfa. Le coût des moutons est très élevé parce que leur entretien coûte cher."
Seydou Billal Diallo vend des "xarouyaar" (moutons d'élevage domestique). Lui ne fait pas dans la surenchère, mais s'attend à un retour sur investissement.Caftan et pantalon bouffant noir moulant un corps chétif, accroupi sur le sable mou et noirâtre du foirail il embraie: "j'ai dépensé plus de 1500 Cfa par jour et par bête. cela, pendant une année, il est tout à fait normal que j'en tire un bénéfice, pour l'heure, sur un cheptel de 50 béliers, j'en ai vendu 15."
Au foirail de la Seras, les béliers de Seydou Billal s'échangent contre 100.000 Cfa pour les plus petits et 500.000 pour les plus gros.
Une bagatelle comparée aux prix de Mamadou Sy. A l'entrée du foirail de la Seras, son parc animalier suscite la curiosité. Ici, sont attachés de beaux béliers aux pattes enduites de henné qui finissent de sécher sous le chaud soleil de cette fin de matinée. Mamadou est spécialisé dans la vente de moutons de race "Ladoum". Des bêtes qu'il chérit comme la prunelle de ses yeux, raison pour laquelle, il ne consent à s'en séparer qu'au prix fort : entre 500.000 et 1.500.000 Fcfa."Ces moutons sont comme mes enfants, je les ai élevés avec amour et je ne pense pas les bazarder, ce sera au plus offrant", lance-t-il dans un sourire goguenard.Comme pour faire monter les enchères.
«En Mauritanie, renseigne la spécialiste, il existe un village nommé Ladoum où l’on élève de grands moutons. Le ladoum peut être utilisé pour améliorer la race des moutons au Sénégal et ainsi, créer des sujets améliorés en taille, largeur et sur le poids. Quid de sa croissance? Elle «est beaucoup plus rapide que les autres moutons. Il demande, cependant, un certain entretien qui peut être assez coûteux : une bonne ration alimentaire et un enclos propre et adapté.
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