Dans cet avion qui fonce vers Dakar...
Dans cet avion qui fonce à travers ciel vers Dakar...
je me mets à rêver d'une vie paisible avec Coumba qui sans doute dans quelques heures m'attendra impatiemment sur le tarmac de Léopold Sédar Senghor accompagnée de Pape, mon ami taximan des tout premiers jours d'Afrique.
Pape, c'est l'honnêteté musulmane dans tout son éclat, c'est aussi une amitié intégrale et réciproque.
Je pense à cette vieille Europe rabougrie dans ses médiocrités, dans son absence totale du moindre sentiment de fraternité entre les hommes sinon dans le premier cercle de nos milieux familiaux, dans son repli sur elle-même inondée de toutes ses tensions intestines.
Je pense à cette Afrique jeune, innovante et en marche vers un destin meilleur, je pense à tous ces gens qui s'entraident les uns les autres dans la marche vers leur futur, toutes ces myriades d'enfants et d'ados puérils qui sont les précieux ferments de l'avenir de cet immense continent. Les africains ont compris que l'évolution de leurs sociétés passe par l'éducation
Il est 21h30 (heure de Paris) 19h30 (heure de Dakar) l'avion doit atterrir à 21h30 à Dakar
Il reste environ 2 heures de vol... le temps pour Pape et Coumba de s'engouffrer dans la circulation de la grand'route vers la capitale sénégalaise.... 2 heures d'un boeing A-321 avec 220 passagers à bord pour parcourir les derniers 1800 km – 2 heures dans une voiture avec deux passagers à bord pour parcourir en même temps quelques 100 km..
A 300 km de Dakar, l'avion entamera sa manœuvre d'atterrissage...cela prendra 20 minutes
Je pense à cette jeune femme qui n'a jamais cessé de nourrir l'espoir de me revoir durant mon long périple en Europe, tout m'oppose à elle et tout m'y réunit.
Il y a dans l'amour commun la part des rêves d'une vie partagée tournée vers l'amour des autres, il y a aussi le sentimebt de la fragilité de la durée, une nouvelle relation est à construire, chaque jour, elle unira les rêves avec les réalités de nos vies quotidiennes, c'est vrai que toute distanciation renforce les sentiments d'estime mutuelle par la confiance qui ne tiédit pas dans l'absence...
Le temps se raccourcit avec les minutes qui s'égrènent et le kérosène qui diminue,
Par le hublot se dessine la ligne infinie du coucher de soleil au-dessus des poudreux nuages, coupé par l'aile assombrie du gros Boeing, le spectacle m'offre cette vue magnifique entre ciel et terre, n'y a t-il pas plus beau rêve qu'une terre amoureuse du ciel comme l'est un homme pour une femme?
Nos plats sont servis: boulettes dans une sauce marinée espagnole, pommes vapeur, ensalada mixta, gâteau vin rouge...
Après le repas règne dans l'avion une ambiance inhabituelle, beaucoup vont et viennent, toilettes , conversations, le réveil succède à l'engourdissement de la première partie du voyage...
l'approche de la destination d'un vol avion est souvent pour beaucoup un nouveau départ, une nouvelle arrivée, un réjouissement!
Il nous reste une heure trente de vol, le temps de penser à cette nouvelle aventure, le temps pour soi-même
En 1972, je parcourais le même voyage vers le Congo de Mobutu, 46 ans me séparent de ces deux voyages , de ces deux rencontres qui se faufilent à travers tous les pores de ma peau...la même aspiration, le même espoir, la même émotion. Je veux conserver dans le profond de l'infiniment sentimental l'illusoire illusion d'une jeunesse innocente malgré les vicissitudes que ma vie d'adulte m'a apporté. je veux me résigner à l'éphèmerité de la sentimentalité. Je ne veux pas devenir un vieux cheval domestiqué par le réalisme de mes années...
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