Bougniat, tu peux préparer ton vin, Coumba est revenue....
Décidément, la Vie ICI ne ressemble pas à la réputation de cette d'Afrique où les amours se meurent pour toujours,
ici, toutes les amours reprennent un jour ou l'autre,
les palabres durent parfois des jours et des semaines,
chacun joue son rôle,
la famille parentale, les amis proches de chacun jouent leur subtilité discrète afin de dissimuler les doutes et rétablir la confiance mutuelle...
Lorsqu'en juillet 1971, je fis venir ma future épouse dans mon village de Belgique, à l'arrivée chez mes parents, ma maman avait soigneusement préparé deux lits dans deux chambres séparées de la maison familiale, elle ignorait que je connaissais cette fille depuis plus d'un an et que nous partagions le même lit au ZaIre du président Mobutu...
Tout ceci pour vous dire que dans le monde musulman de l'Afrique d'aujourd'hui, nous sommes encore en 1971 (quarante ans d'écart)
Je ne porte aucun jugement de valeur sur ce retard ou cette avancée mais vous comprendrez très aisément que dans le couple que je forme avec Coumba, cela occasionne des moments d'adaptation.
D'un côté, je respecte profondément le fait qu'une jeune femme musulmane vivant au sein de la tribu africaine sous l'autorité paternelle, nourrisse quelque réticence à vivre avec un homme, toubab de surcroît, en dehors des liens d'un mariage musulman.d'un autre côté, il m'est difficile de vivre ces séparations journalières...
Rencontrant la grande tolérance du papa, nous avons pu concilier les points de vue du "vivre ensemble" tout en prenant conscience du côté éphémère de cette relation.
Je me garde d 'entretenir un trop grand paternalisme vis-à-vis de cette compagne de route et il m'est extrêmement difficile de lui faire prendre conscience du côté inéluctable de notre relation.
D'autant plus que je connais pas mon avenir lors de ma rentrée sur le sol français.
Je ressens très profondément la peur de cette jeune femme devant Allah, elle est imprégnée du péché de la chair et chaque soir, elle demande le pardon de Dieu, c'est fou mais c'est ainsi!
Il y a ICI, des jalousies inextricables provenant des autres femmes, jalousies qui ne visent qu'à faire exploser les couples pour finalement s'emparer des avantages financiers que le "toubab" accorde à sa bien-aimée. ICI, on n'en finit jamais des bruits des femmes...même chez mes amis peuls, même certains africains estiment qu'on ne peut "prendre" leur soeur...Il y a aussi parmi eux des hommes qui magnifient l'amour interracial.
Comme je l'ai déjà longuement affirmé , Ici, les différences d'âges n'ont aucun impact sur le qu'en-dira-t-on.
Je suis bien... Coumba est une jeune musulmane avec des principes stricts, j'aime ça, ni moi, ni elle, ne sommes de ces couples qui paradent dans les rues de Saly, je considère que ce respect parental et religieux est comme une valeur que nous avons perdue en Europe et nous vivons la gentillesse et le respect mutuels.Le reste n'est que cendres et poudre...
Le seul élément qui ne m'indiffère nullement est l'avenir de cette jeune femme que je ne peux briser mais qu'au contraire je dois projeter dans ses rêves et son avenir....
L'écoute de la narration qu'elle me confie de son passé de jeune femme est une richesse fabuleuse sur ses souffrances passées:
Ici, les femmes travaillent toutes, les hommes ne font RIEN, ils se pavanent à longueur de journée, ils ne sont que les instruments d'une reproduction effrénnée, les femmes sont des femmes objet, elles ignorent tout de la tendresse et de l'amour sublimé.
La croyance musulmane a un impact majeur sur l'inégalité entre hommes et femmes.La femme est réduite à un instrument de procréation, elle n'a pas de droit, elle est sans cesse tyrannisée par des principes fous et dépassés qui l'empêche de s'épanouir pleinement en être humain.
Ici, les femmes sont l'avenir du monde si elles parviennent à s'assumer en femmes respectables et responsables d'elles-mêmes faisant de l'homme la complémentarité heureuse de leur équilibre.
"le long sanglot des musulmanes, la joie de porter un enfant,
la peur des hommes, la peur du ciel,
la douleur et la sang,
toutes les fureurs qu'elles portent en elles"
L'islam enseigne que l'excès dans la corporalité est une entrave à la spiritualité. Si on laisse son instinct dominer, on est en déséquilibre par rapport aux exigences de son âme. Bien évidemment, cela ne veut pas dire que le musulman qui le fait a complètement perdu la foi et quitté l'islam Cela veut dire, qu'au moment de commettre cet acte, il n'a pas "la lumière de la foi" En effet, il s'agit d'un acte de pure recherche de la satisfaction de l'instinct, qui exprime un déséquilibre par rapport à la spiritualité
"Mais qui sommes-nous pour autoriser nos mères et nos soeurs à disposer ou pas de leur corps comme elles l’entendent ? Et que se passe-t-il si je refuse que ma soeur ait un petit copain et qu’elle me désobéit ? Que dois-je faire ? La frapper, la fouetter, commettre un crime d’honneur ? C’est ça l’alternative que nous donnent les personnes qui sont contre les libertés individuelles ? La jeunesse doit faire un choix : soit la modernité, soit les préceptes de la religion ; mais dans ce dernier cas, la chasteté doit s’appliquer aux deux sexes. On vit dans un pays où certaines lois sont respectées et d’autres non, mais il est grand temps que cela cesse, que le Code Pénal soit revu en adéquation avec la nouvelle constitution et les traités internationaux. Pour ma part, je suis pour la suppression de cette loi et je suis pour un Maroc de droit. Autoriser la sexualité hors mariage, c’est légaliser le sexe entre adultes consentants et sensibilisés aux moyens de contraception et à l’éducation sexuelle."
"Dans la société arabe contemporaine, les femmes ne sont pas libres d’écouter et d’exprimer leur corps. Cette obsession de la virginité a des conséquences qui vont bien au-delà de la privation de rapports sexuels hors mariage : « Elles portent aussi sur la capacité de la femme à se faire plaisir, ainsi que sur l’image et l’estime qu’elle a d’elle-même », témoigne Nadine, psychologue qui a rencontré beaucoup de femmes en souffrance à cet égard. « Plusieurs de mes patientes, des années après avoir perdu leur virginité – même dans le cadre de leur mariage -, ont encore peur d’être attirantes, de plaire ; elles se culpabilisent de l’acte sexuel et sont incapables d’éprouver du plaisir ».
Comment, quand on est faite de la même chair que toutes les autres femmes et dans un monde globalisé, vit-on et gère-t-on cet interdit pesant sur sa liberté d’action, mais aussi sur son corps et son identité ?
Contraintes à choisir entre le déni de soi et l’opprobre, beaucoup de femmes, dans ces régions du monde, vivent dans la peur et le mensonge, même vis-à-vis de leurs proches.
S’affranchissant (au moins partiellement et dans l’ambivalence) du carcan de la tradition et de ses interdits, du poids de la famille, du droit et de la religion, de nombreuses jeunes femmes « aménagent » en secret, parfois dans la honte et la culpabilité, leur chasteté "
L'amour nous fut donné par Dieu pour détacher nos désirs de la terre. La piété nous élève vers le ciel, mais dans l'amour c'est le ciel lui-même qui descend en nous, sentiment émané de la Divinité même pour épurer nos cœurs de toute pensée grossière, rayon de celui qui a to ut créé, auréole qui resplendit autour de l'âme.
Citation de George Gordon Byron ; L'amour, les femmes et le mariage (1857)
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