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Il n'est pas de montagne plus haute que les marches de l'oubli

Un séjour en Belgique sous le froid et la solitude

J'ai bien retrouvé ma Belgique, celle que je n'ai jamais cessé de quitter tout au long de ma vie.

Ici,  rentrant d'Afrique, le premier contraste est évidemment le climat, on passe de 50 à 60° au soleil d'Afrique à quelque 13° sous les nuages de Belgique, les nuits passent de 28 à 9° sous la lune timide.

Le deuxième grand contraste est l'inclinaison du soleil et de la lune, au zénith dans le ciel d'Afrique et à l'horizon dans le ciel belge.

 

ET puis...

 

Il y a tous ces hommes, ces femmes et ces enfants fraternels que je ne rencontre plus...

Il y a tous ces petits marchés de grand matin évanouis, il y bien ici de magnifiques marchés de fleurs mais les clients ne se parlent pas..."Il y a ces métros remplis de noyés..." Prenez un bus en Afrique, à la sortie vous connaîtrez chaque voyageur!

Il y a aussi la grande silhouette d'El hadji volatilisée...une voix quotidienne au loin.

Il y a toute cette nature sauvage qui replonge les hommes à la création du monde et ce monde asphalté, bitumé, aseptisé.

Dès le coucher du pâle soleil d'Europe, il y a toutes ces ruelles désertées sauf quelques chats vagabonds.

 

Il y a cet éclairage des villes européennes qui tue les nuits des hommes.

l'Afrique a su conservé ses lumières tamisées entre chiens et loups...

 

MAIS

 

                                                                    "Dans les villes de grande solitude..."

 

Dans les villes de grande solitude,
Moi, le passant bien protégé
Par deux mille ans de servitude
Et quelques clous sur la chaussée,

 

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Dans les villes de grande solitude,
De nouvel an en nouveaux nés,
Quand j'ai bu plus que d'habitude,
Me vient la faim d'un carnassier,

 

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L'envie d'éclater une banque,
De me crucifier le caissier,
D'emporter tout for qui me manque
Et de disparaître en fumée

 

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Mais dans les villes de grande solitude,
Tous les héros se sont pollués
Aux cheminées du crépuscule
Et leurs torrents se sont calmés.

 

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Alors je fonce comme une bête
Sur le premier sens interdit.
Aucun feu rouge ne m'arrête.
Je me sens bien dans ma folie.

 

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J'ai envie de violer des femmes,
De les forcer à m'admirer,
Envie de boire toutes leurs larmes
Et de disparaître en fumée

 

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Mais dans les villes de grande solitude,
Quand l'alcool s'est évaporé,
Je replonge dans la multitude
Qui défile au pas cadencé.

 

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J'ai peur d'avoir brisé des vitres,
D'avoir réveillé les voisins
Mais je suis rassuré très vite :
C'est vrai que je ne casse rien.



08/04/2018
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