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Il n'est pas de montagne plus haute que les marches de l'oubli

Rapport de la Banque Mondiale sur le Sénégal

La Banque mondiale au Sénégal

Au Sénégal, les priorités de la Banque mondiale sont les suivantes : croissance accélérée, création de richesses, développement humain, croissance partagée, synergies milieux rural et urbain.



Le pays en bref

Pays sahélien situé dans la partie la plus occidentale de l’Afrique, en bordure de l’océan Atlantique, le Sénégal entoure la Gambie, son voisin de plus petite taille, et partage ses frontières avec la Guinée, le Mali et la Mauritanie. Le pays compte au moins 15,4 millions d’habitants (2016), dont environ un quart se concentre autour de la capitale, Dakar, et près de la moitié dans d’autres zones urbaines. Le Sénégal est l’un des pôles économiques les plus importants d’Afrique de l’Ouest.

Situation politique

Le Sénégal est également l’un des pays les plus stables d’Afrique. Depuis son indépendance, en 1960, il a connu trois alternances politiques pacifiques. Son président actuel, Macky Sall, a été élu en mars 2012. En 2016, un référendum constitutionnel a réduit le mandat présidentiel de sept à cinq ans. Des élections parlementaires ont eu lieu en juillet 2017. La coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar (« Union autour d’un même idéal » en wolof, l’une des langues principales du pays) a remporté 125 sièges sur 165, avec 49,47 % des suffrages exprimés. Douze autres partis siègent également à l’Assemblée nationale, notamment Wattu Sénégal (19 sièges), Manko Taxawu Sénégal (7 sièges) et le Parti de l’unité et du rassemblement (3 sièges). La prochaine élection présidentielle doit se tenir en février 2019.

Bien que le Sénégal ait été en grande partie préservé des violences qui sévissent dans la région, les groupes terroristes actifs dans des pays voisins et le grand nombre de personnes radicalisées qui entrent dans le pays sont deux facteurs susceptibles d’alimenter l’instabilité.

Situation économique

En 2014, après des décennies de croissance très modeste, le Sénégal a adopté un nouveau plan de développement : le Plan Sénégal Émergent (PSE) vise à faire sortir le pays de ce cycle de croissance faible et de progrès insuffisants en matière de réduction de la pauvreté. Selon des chiffres préliminaires, la croissance économique se serait établie à 6,8 % en 2017, soit la troisième année consécutive de croissance supérieure à 6 %. Ce résultat tient en partie à la mise en œuvre du plan de développement national, qui a dopé l’investissement public et stimulé l’activité du secteur privé, ainsi qu’à un cadre macroéconomique propice à la croissance et à des conditions exogènes favorables (bonnes conditions météorologiques et cours du pétrole relativement bas). L’inflation reste faible et maîtrisée, et ce malgré le taux de croissance élevé.

Avec un taux de croissance supérieur à 7 % (tiré principalement par l’agriculture), le secteur primaire est le plus dynamique, mais le secteur secondaire se développe et devrait passer en tête d’ici quelques années. Du côté de la demande, ce sont les exportations et les investissements qui ont connu la progression la plus rapide. Si le cadre macroéconomique du Sénégal reste solide, certaines fissures apparaissent, avec notamment la hausse des niveaux d’endettement et le manque de liquidités. Ainsi, malgré une baisse du déficit budgétaire, qui s’élève en 2017 à 3,7 % du produit intérieur brut (PIB), contre 4,2 % en 2016, plusieurs facteurs pèsent sur l’équilibre des finances publiques : le vaste programme d’investissement de l’État, le renchérissement des prix de l’énergie (qui induisent une hausse du montant des subventions énergétiques et une réduction des recettes en raison du gel des prix de l’essence) et les opérations du Trésor ayant financé le déficit d’autres entités publiques. Par conséquent, le Sénégal a retardé les paiements dus à certains fournisseurs en 2017. Par ailleurs, la dette publique a continué d’augmenter, bien qu’à un rythme plus faible, et a atteint 60,8 % du PIB en 2017. Quant au service de la dette, il est passé de 24 à 30 % des recettes publiques entre 2014 et 2017. Pour autant, le risque de surendettement reste faible selon la dernière analyse de soutenabilité de la dette du FMI et de la Banque mondiale — cette évaluation pourrait toutefois être revue en cas d’aggravation des indicateurs concernés.

La dette extérieure aurait atteint 62 % du PIB en 2017 selon les estimations, tandis que le déficit de la balance courante s’est creusé, passant de 5,4 % du PIB en 2016 à 7,9 % en 2017, en raison d’une hausse des importations de pétrole et de biens d’équipement plus rapide que celle des exportations.

Le gouvernement poursuit la mise en œuvre du PSE et des réformes qui l’accompagnent. Ces mesures, qui visent à maintenir une croissance soutenue, concernent des projets d’investissement dans l’énergie, les infrastructures de transport et l’agriculture, ainsi que des changements en profondeur destinés à attirer davantage d’investisseurs privés. Cependant, si des réformes ont bien été adoptées dans le secteur énergétique, l’agriculture et les technologies de l’information et de la communication (TIC), notamment, leur déploiement est beaucoup moins rapide qu’attendu, ce qui pourrait être préjudiciable à la pérennité de la croissance économique sénégalaise.



Perspectives à moyen terme

Les perspectives économiques à moyen terme devraient rester positives si le Sénégal poursuit et approfondit ses réformes structurelles et que la conjoncture internationale continue d’être favorable. La croissance devrait se maintenir à 6,8 % en 2018. Alors que le programme du Sénégal en vue d’accéder au statut de pays à revenu intermédiaire cible une croissance de plus de 7 % dans les années à venir, la hausse des prix de l’énergie et d’autres pressions budgétaires et externes pourraient compromettre la réalisation de cet objectif. Pour accélérer sa croissance, le Sénégal devra coordonner tous ses leviers économiques, pour qu’ils progressent au même rythme et dans la même direction. Les pouvoirs publics devront intensifier leur programme de réformes pour lutter contre les goulots d’étranglement qui entravent la productivité et la compétitivité ; conserver une politique budgétaire crédible et éviter la surévaluation monétaire ; et, enfin, créer les conditions qui permettront au pays de tirer parti d’un contexte international porteur.

Situation sociale

La pauvreté, bien que toujours élevée, semble avoir reculé ces dernières années. La dernière enquête, qui remonte à 2011, évaluait à 47 % le taux de pauvreté. Les bonnes performances de croissance auraient permis de réduire ce chiffre de 4 à 7 %. Le Sénégal occupait la 162e place (sur 188 pays) dans le classement de l’indice de développement humain 2017 (qui repose sur des données de 2015). Toutefois, avec 30 % des ménages les plus pauvres couverts, le système de filets sociaux du Sénégal est l’un des meilleurs d’Afrique. Le pays a progressé en matière de santé infantile, principalement en s’attaquant au paludisme et à la malnutrition chronique (retard de croissance), qui s’élève désormais à 17 %, soit le plus faible taux en Afrique subsaharienne continentale. Les progrès ont été moins importants en ce qui concerne la santé maternelle, néonatale, reproductive et adolescente. Cela tient en partie au coût élevé des soins de santé, surtout pour les habitants les plus pauvres. En 2013, le Sénégal a lancé son programme d’assurance santé universelle pour améliorer l’égalité d’accès aux soins, en particulier pour les ménages les plus pauvres, qui travaillent dans le secteur informel ou vivent dans des zones rurales. Le taux de couverture s’accroît peu à peu, mais reste encore loin de l’objectif de 75 % que se sont fixé les autorités d’ici à la fin de l’année 2017.

(Extrait - rapport du 26 novembre 2018)



22/08/2020
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