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Il n'est pas de montagne plus haute que les marches de l'oubli

Presse sénégalaise

Réponse à l'article signé par Monsieur Pape Samb dans son article intitulé : « Qui pour arrêter le président Macky Sall ? » paru dans l'édition du WalfQuotidien du mardi 14 mai 2019

 

Monsieur le journaliste,

 

Je lis quotidiennement vos articles paraissant dans le WalQuotidien, vous êtes très certainement un journaliste de talent avec des articles très bien documentés et – contrairement à certains de vos confrères de la presse écrite – respectueux de la personne du Président Sall et ce, malgré les critiques que vous lui adressez.

 

1° Dans la quatrième colonne de la page 10 de ce quotidien vous écrivez : « Le 10 janvier 2015, alors qu'il avait pris l'avion présidentiel pour se rendre en France en vue de compatir et de marcher pour la mémoire des 11 journalistes de Charlie Hebdo...le Président Macky Sall... »

 

Comme nombre de journalistes sénégalais mal informés, vous trahissez la vérité étant entendu que cette marche à laquelle pris part votre Président n'était nullement une marche en mémoire des journalistes abattus froidement par des « fous d'Allah » mais bien une marche contre le terrorisme.

 

Je souligne que le S.E. Le Président Macky Sall n'a de cesse de prémunir son peuple de ces attaques meurtières qui fait de votre pays, le pays le plus paisible et le plus stable des états de l'Afrique de l'Ouest.

 

Je vous dis d'emblée que « je ne suis pas Charlie » que je récuse des journalistes, qui même sous la forme de caricatures, offensent la foi des hommes. Mais les lois de la République française sont telles que ces publications ne sont pas poursuivies par les lois françaises et votre pays n'a pas – que je sache – d'ingérence dans les lois de la république.

 

Les manifestations des 10 et 11 janvier 2015 également appelées « marches républicaines » sont un ensemble de rassemblements qui se déroulent sur le territoire français en réaction aux attentats djihadistes des 7, 8 et 9 janvier 2015 — dont les principaux sont l'attaque contre la rédaction du journal Charlie Hebdo et la prise d'otages dans un supermarché casher — qui ont coûté la vie à dix-sept personnes.

À la suite du retentissement considérable de ces événements, aussi bien en France qu'à l'étranger, quarante-quatre dirigeants de divers pays participèrent au cortège parisien du 11 janvier 2015, tandis qu'au moins 265 villes françaises dénombraient au moins 1000 personnes à leur manifestation, selon un décompte du journal Le Monde.

 

Le nombre total de manifestants à travers la France est estimé par le ministère de l'Intérieur à plus de 4 millions sur les deux journées, dont plus de 1,5 million le dimanche 11 janvier à Paris, ce qui en fait le plus important rassemblement de l'histoire moderne de France. Parallèlement, de nombreuses manifestations et rassemblements de soutien ont eu lieu dans le monde, avec en particulier 30.000 manifestants à Montréal.

Les attentats de janvier 2015 en France sont une série de trois actions terroristes qui se sont déroulées entre les 7 et 9 janvier 2015 en Île-de-France, visant un journal, des journalistes, des policiers et des personnes juives : dix-sept personnes ont été assassinées et trois terroristes tués par les forces de l'ordre.

Le 7 janvier, vers 11 h 30, douze personnes, dont huit membres de la rédaction du journal Charlie Hebdo, un invité de la rédaction, un agent de maintenance, et deux policiers, sont tués par Chérif et Saïd Kouachi, deux anciens membres de la filière djihadiste dite « des Buttes-Chaumont » qui se réclament d'Al-Qaïda dans la péninsule Arabique. La ligne éditoriale de Charlie Hebdo — et le soutien qu'il avait apporté au Jyllands-Posten en reproduisant les caricatures de Mahomet du journal danois — avaient fait de l'hebdomadaire satirique une cible privilégiée pour les terroristes islamistes.

Le 8 janvier, une policière municipale de Montrouge est tuée par Amedy Coulibaly, un complice des frères Kouachi ; le lendemain, le même individu, qui se réclame de l'État islamique, attaque une supérette cachère Porte de Vincennes, à Paris, tuant quatre personnes et en prenant plus de dix autres en otage. Les frères Kouachi et Coulibaly sont, chacun de leur côté, abattus par les forces de l'ordre le 9 janvier, en fin d'après-midi.

 

 

2° Dans le dernier paragraphe de cette même colonne, vous écrivez :

« La communauté des homosexuels se déploie dans le pays en organisant ses lupanars et ses orgies, au vu et au su de tout le monde, mais à chaque fois que la Police les arrête sur les faits, ...ils sont aussitôt libérés... »

 

Monsieur le journaliste,

 

Votre république n'est ni une république musulmane, ni une république islamiste, c'est une république laïque, bien que je partage la position de Monsieur Malick Diagne, paru dans son article intitulé « la laïcité au Sénégal, un principe républicain, confluent entre le politique et le religieux » paru dans l'édition du WalfQuotidien de ce 17 mai.

Avant de vous exposer ma position personnelle sur l'homosexualité, permettez-moi de vous citer quelques extraits de la presse sénégalaise.

 

« L'attitude diffuse des sénégalais à l'égard de l'homosexualité est d'une irrationalité qui dépasse la raison, à ce titre, cet éternel malaise de notre société schizophrène dans les valeurs qui la fondent. Parmi ces valeurs, figurent évidemment en premier chef celles relevant de la référence religieuse. Pourtant l'attitude diffuse des Sénégalais à l'égard de l'homosexualité est d'une irrationalité qui dépasse la raison. Et à ce propos, l'argument religieux semble être aussi impertinent qu'hypocrite.

Mais ceci n'est pas un argument juridique. Autant je suis d'accord en condamnant en tant que croyant de telles pratiques au point de vue religieux, autant je trouve effarant que de les interdire par la loi de la république. Les Sénégalais continueront à avoir des dirigeants qui les prennent pour des demeurés aussi longtemps qu'ils refusent de développer l'idée du citoyen jouissant d'une autonomie privée et publique pour paraphraser N. Elias ainsi que la notion d'adulte responsable. La république n'a aucune place dans la sphère privée des adultes libres et consentants. Elle n'a pas à s'occuper de ce que ceux-ci font de leurs parties intimes. La police n'est pas une tutrice, mais un service public. Notre État a bien d'autres priorités comme la sécurité des citoyens, la lutte contre les agressions ainsi que celle contre les trafics de stupéfiants plutôt que de s'occuper de frasques et de coucheries où il n'y a ni viol, ni détournement de mineur et encore moins un acte pédophilie. Dans ce débat ou il s'agit des droits fondamentaux des individus et des droits des minorités, l'argument religieux n'a pas sa place. La laïcité est une solution de neutralisation des différences. Une république laïque implique le respect entre les différentes religions, mais aussi entre les religions et les athées. Cet exercice est difficile, regardez comment la France y a échoué, un exemple à ne surtout pas prendre. Un Sénégalais n'a t-il le droit d’être athée ? S'il l'est, a t-il la conscience de pêcher vivant son homosexualité ? Qui peut au nom de la loi lui servir de tuteur et lui donner des leçons sur une référence religieuse qu'il ne partage pas ? » http://www.seneweb.com/blogs/cleopatra/affaire-tamsir-jupiter-ndiaye-les-senegalais-l-homosexualite-et-leurs-paradoxes_b_6.html (Seynabou Sy )

 

« En pénalisant des relations qui relèvent de la vie privée, la loi sénégalaise sur l'homosexualité contrevient aux dispositions du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, en vigueur au Sénégal depuis 1978”.

Ce pacte stipule en effet, en son article 17, que “nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes illégales à son honneur et à sa réputation”.

la loi sénégalaise est “discriminatoire” et “contraire aux dispositions de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples”. Une charte qui stipule, en son article 3, que “toutes les personnes bénéficient d’une totale égalité devant la loi”. Aussi pensent-elles que la dépénalisation des actes homosexuels permettrait aux autorités sénégalaises de se mettre “en conformité avec les dispositions” de textes qu’elles ont dûment ratifié. »

(Elh Saidou Nourou Dia 12/02/2018)

 

« Le Sénégal fait désormais partie du lot des Etats bannis. En effet, dans une résolution votée par les parlementaires français, notre pays est désormais étiqueté faisant partie des Etats ne garantissant pas les droits humains. 

Un amendement porté par les parlementaires Elise Fajgeles et Mathieu Orphelin lors de l'examen d’un projet de loi «asile et immigration», a ainsi fait sortir le Sénégal des «pays d’origine sûrs». Ce qui implique, selon le journal Les Echos qui donne l’information, que ses ressortissants qui ont demandé l’asile au pays de Marianne ne pourraient pas être rapatriés, à moins que ce ne soit un cas vraiment extraordinaire. 
Cette loi sur les pays jugés «homophobes » concerne, en sus du Sénégal, l’Inde et le Ghana. 
Dans sa prise de parole, le député de la France en Marche, (Emmanuel Macron) Mathieu Orphelin a martelé : «comment parler de pays sûrs pour ceux qui criminalisent les LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) ? Aujourd’hui, il y a des demandes d’asile qui viennent dans notre pays en raison de persécutions à cause de leur orientation sexuelle, il était indispensable de changer cette définition de pays sûr et de redire qu’il n’y a qu’une poignée de pays dans le monde où les LGBT sont respectés». (PressAfrique 16 mai 2018)

 

A la lumière de ces avis que je partage, voici mon propre éclairage :

 

Dans votre pays comme dans tout pays il existe des communautés religieuses, il n'y a pas de communauté homosexuelle !

Dès qu'on aborde la question des couples homosexuels, il est toujours question de fornication, de jouissance sexuelle dite « contre-nature » négligeant la sentimentalité entre deux personnes de même sexe.

 

«D'abord, je vais lui dire « maman » je n'veux plus dormir en pension et puis je glisserai lentement sur les rivages de la passion, être un étranger dans son corps, qu'est-ce qu 'ils vont dire à la maison ?  est-ce une maladie ordinaire un garçon qui aime un garçon ?» (Michel Sardou -1984)

« La différence, ce qui dérange, une préférence, un état d'âme, une circonstance, un corps à corps avec les gens bien pensant, sans jamais parler, ils s'aiment en silence, sans jamais mentir ni se retourner, si vous saviez ce qu'ils se foutent de vos injures (Lara Fabian - 2013)

« Je suis un homo come ils disent «  Charles Aznavour- 2012)

 

Monsieur le journaliste,

 

Dans « la communauté homosexuelle" qui est un concept faux puisque qu'aucune relation n'existe entre 6 groupes bien distincts :

 

  • Les "goorjigeen » qui ne sont pas homosexuels mais efféminés.

  • Des hommes et des femmes qui se sentent étrangers dans leur corps et qui nourrissent de la sentimentalité, sinon de l'amour pour une personne de même sexe qui partage leur vie affective.

  • L'homosexualité est souvent improprement confondue avec la bisexualité : Il s'agit alors d'occultation de la bisexualitélorsque l'on présuppose qu'une personne ayant des relations amoureuses ou sentimentales avec une personne de même sexe est nécessairement homosexuelle, par exemple. La bisexualité est statistiquement bien plus fréquente que l'homosexualité.

  •  L'universitaire américaine Lisa Diamond déclare à ce propos qu'« il est bien plus fréquent d'être un peu attiré par quelqu'un de son propre sexe que d'être exclusivement attiré par quelqu'un de son propre sexe. » De même, une étude datée de 1993 en France a montré que ce que l'on désigne maladroitement par « homosexualité » est dans la quasi-totalité des cas de bisexualité. Parmi les personnes interrogées ayant eu des relations sexuelles homosexuelles, 96,6 % d'entre elles déclaraient aussi des relations hétérosexuelles, ce qui est constitutif de bisexualité. Dans des enquêtes américaines ou danoises, on trouve un nombre tout aussi considérable (de 90 à 96 %) de personnes en réalité bisexuelles, bien qu'abusivement désignées comme homosexuelles. De fait, ce qui est habituellement désigné comme « homosexualité » est la plupart du temps de la bisexualité. (source Wikipédia)

     

  • Des homosexuels qui pratiquent la prostitution de leur corps, il y a parmi ceux-ci des hétérosexuels homosexuels, vous me suivez toujours ? Hétérosexuels dans leur nature propre et homosexuels par nécessité financière.

  • Des homosexuels qui vivent une relation de couple dans la sentimentalité mais qui sont en même temps penchés à l'infidélité.

     

    Votre erreur est d'enfermer tous les homosexuels dans le même enfer. Il y a bien dans toutes les régions du monde des hommes qui aiment des hommes et des femmes qui aiment des femmes. Il n'y a dans ces relations pas de « contre nature. » Vous devez sortir du monde religieux pour embrasser le monde civil des contingences humaines.

     

Votre confusion réside dans l'assimilation de ces 6 groupes totalement différents et, dans leur sentimentalité, et, dans leur sexualité.

 

Je vous rassure : vous n'êtes pas le seul : dans son édition du jeudi 16 mai 2019, le journaliste Samba Barry publie dans le même quotidien un article intitulé : « VIH-SIDA chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, le taux de prévalence passe de 18 à 20% »

 

Ce titre est tout à fait trompeur puisqu'il rassemble les 6 groupes que je vous ai cités sans prendre en compte les risques de transmission du sida dans la population de prostitution féminine.

 

Le professeur Anta Sarr Dia, directrice de l'Institut de Santé et de Développement (Ised) se doit, par sa fonction et sa spécialité médicale savoir que le virus VIH se transmet chez les hommes et les femmes qui multiplient leurs rapports sexuels avec nombre de partenaires différents et que par conséquent, ce chiffre ne s'adresse pas à toutes les catégories que je vous ai mentionnées.

 

Elle fait faussement un rapport entre l'augmentation des préservatifs et l'augmentation de cas de VIH dans ces rapports, je suis curieux de savoir comment elle obtient des statistiques fiables scientifiquement sur les homosexuels qui se protègent par l'emploi du préservatif... et à quels groupes fait-elle référence ?

 

Je ne fais nullement l'apologie de l'homosexualité ni de l'islamophobie que je combat. Mais ce qui regarde la sphère privée des hommes n'appartient ni à l'Etat, ni à la doctrine religieuse quelle qu'elle soit.

 

Vous êtes un beau pays fait de belles personnes, avec toute la pudeur de leur sentimentalité, ce que je réprouve dans ma vieille Europe.

 

La mise au point de 2013 du Gouvernement sénégalais sur l'homosexualité a bien affirmé devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies l'absence dans son arsenal législatif d'un texte incriminant l'homosexualité. L'article 319 du code pénal sanctionne le actes « contre-nature » commis publiquement, ce qui est aussi punissable en Europe.

Par contre, la pénalisation de « personnes présumées homosexuelles » au Sénégal constitue une violation d'un ensemble d'obligations internationales ratifiées par votre Etat. Parmi celles-ci figurent le Pacte International relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) ratifié en 1978, la Chartre africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHDP) ratifiée en 1982. Ces deux instruments juridiques internationaux sont contraignants parce qu'ils obligent l'Etat sénégalais à protéger et à promouvoir les droits fondamentaux des individus quels que soient le genre et l'orientation sexuelle.

 

Permettez-moi quelques chiffres

 

Sur 324 pays dans le monde, 72 d'entre eux rechignent toujours à réglementer l'homosexualité, à la réprimer de féroce manière...

A ce jour, 13 pays dans le monde punissent les homosexuels  de la peine de mort...

 (Brunei-Afghanistan-Arabie Saoudite-Maurétanie-Iran-Qatar-Yémen-Nigéria-Irak-Soudan-Soudan du sud-Somalie-)

Sur ces 13 pays, 7 sont musulmans.

Dans 36 Etats africains, l'homosexualité est toujours considérée comme un crime.

Sur 54 pays africains, 38 pénalisent l'homosexualité...

 

Les pays « les plus évolués » sur le respect des humains resplendissent de la liberté de vivre la sexualité dans la discrétion et la conscience de leur foi et des principes universels qui font de l'homme le maître de lui-même.

 

Une parenthèse sur le mariage gay

 

Les Etats européens et la Belgique dont je fais partie ont légalisé le mariage gay...ce faisant, je suis bien d'accord pour affirmer que la loi a porté une discrimination entre le mariage entre gays et lesbiennes puisque les homosexuels gays doivent avoir recourt à l'adoption d'enfants alors que les homosexuelles lesbiennes peuvent recourir à l'insémination artificielle ou aux mères porteuses.(la gestation pour autrui)

Par ailleurs, ces mêmes Etats ont institué le principe de la cohabitation légale entre deux personnes, quel que soit leur sexe, ce qui équivaut au mariage avec toutes ses conséquences successorales. D'autre part, toutes les enquêtes du monde révèlent que les enfants issus de couples homosexuels deviennent hétérosexuels...

 

Enfin et pour terminer mon propos, je vous entretiendrais - si vous me lisez toujours- de ma positon personnelle sur l'homosexualité moderne.

 

« Les tendances homosexuelles et bisexuelles ne sont ni une tare, ni un handicap qui diminuent la valeur humaine.

Il ne s'agit pas d'une malformation congénitale. Il y a pas mal d'homosexuels qui ont une tout aussi grande valeur humaine que des hétérosexuels. La situation psycho-affective qui consiste à avoir des tendances homosexuelles n'est jamais le résultat d'un choix.

 

La référence « contre nature » est profondément discutable

 

Les homosexuels demandent à pouvoir vivre à visage découvert, ceci est une demande parfaitement légitime, entre le camouflage et l'exhibition, il y a une place pour une sereine vérité.

Sur le plan moral, le fait d'avoir des tendances homosexuelles n'est ni une faute, ni un péché, ni un vice, c'est un FAIT psychologique.

 

Le sujet qui a de telles tendances n'a pas choisi de les avoir, le déclenchement d'une passion n'est jamais volontaire, il est subi. Le désir qui surgit, comme un ouragan n'est pas un acte moral. En quoi le fait d'aimer quelqu'un serait-il mauvais ?

 

La notion de nature est pour la pensée moderne éminemment discutable, elle tient de la très vieille orthodoxie occidentale « tout ce qui amène le sperme ailleurs que dans un vagin fécondant... le sperme est une liqueur sacrée qui contient l'enfant »

 

1° Cette théorie réduit l'acte sexuel à son aspect exclusivement biologique dans une conception pré-scientifique.

 

2° Elle est une conception matérialiste du XVIIIème siècle où Jean Jacques Rousseau illustrait faussement la Nature comme quasi divinisée.

De nombreux théologiens chrétiens ont faussement présenté cette Nature comme la manifestation de la « volonté » divine.

 

3° Les acquisitions de l'anthropologie moderne tendent à dégager une tout autre référence de valeur : ce qui apparaît positif et « valable » normalement est tout ce qui participe à une meilleure humanisation.

Pour ce qui est de la sexualité, il n'est pas besoin de réfléchir longtemps pour remarquer que dans l'espèce humaine, la pulsion sexuelle génitale n'est que fort peu conditionnée par le déclenchement du rythme de la fécondité.

 

Le critère de valeur dans le sens d'une meilleure humanisation, donc comme critère moral, c'est la capacité à une relation intersubjective dans laquelle les deux sujets élaborent et trouvent réciproquement dans leur relation une reconnaissance de soi et de l'autre comme « sujets »

Dans une relation intersubjective réussie, la vraie référence morale n'est pas la Nature, mais l'amour.

 

Le plaisir sexuel doit être le lieu de cet amour qui est le sens premier de l'érotisme qui n'a rien à voir avec les déchéances modernes de la pornographie et de la prostitution masculine et féminine où l'un des partenaires est situé comme « objet ».

 

N'est-ce pas un péché que l'attitude de cet homme marié qui impose à sa femme un coït que ce jour là, elle ne souhaite pas ? Qui ne se préoccupe nullement de sa crainte d'une nouvelle grossesse... et cet autre qui épouse une femme par convention sociale ou économique, qui se sert d'elle pour avoir des enfants et qui vole de maîtresse en maîtresse pour son plaisir? Quelles considérations ont-ils pour leur(s) femme(s) en tant que sujet(s)?

 

La vraie morale est celle du coeur.

 

Par la foi musulmane et chrétienne qui sont toutes deux des religions de l'amour, les hétérosexuels savent qu'ils marchent à travers le temps,

par l'expérience ambivalente de leur radicale insuffisance,

les homosexuels savent qu'ils participent à cette même marche

et qu'ils n'en sont pas séparés.

 

Vous voyez que vous et moi, nous sommes encore à des années-lumières de la complexité de l'être humain. Et vous voyez qu'aussi bien la croyance musulmane que la croyance chrétienne doivent s'humaniser, c'est à dire avoir pour objet l'amour de Dieu qui ne se passe jamais de l'amour des hommes.

 

C'est par l'amour des hommes

qu'on entre dans le royaume d'Allah.

 

L'interdiction religieuse et morale contient en elle-même les germes de la jouissance de sa profanation.

 

C'est au contraire dans l'éducation des jeunes générations qu'il faut inculquer la richesse de la fidélité affective et sentimentale sinon, nous en revenons aux premières lignes de mon propos, sans humanisation, nous retomberons, vous comme moi, dans le terrorisme aveugle des fous de Dieu.

 

Je terminerais mon long propos par 2 citations, l'une de Jean d'Ormesson dans son livre « Le guide des égarés » paru aux éditions Gallimard en 2016, la seconde de Mohamed El Bachiri dans son livre « Pour un jihad de l'amour » paru aux éditions JCLattès en 2017.

 

« Il nous reste cinq minutes. Nous pourrions aborder le problème de Dieu.

 

"Avec humilité, avec respect, dans la crainte et le tremblement. Dieu est au-delà de notre pensée débile et de notre monde éphémère. Qu'y a-t-il au-delà de notre univers dont notre pensée tente en vain de percer le secret ? Aux yeux au moins des hommes, au regard de ce monde, il n'y a rien ! Dieu est ce rien qui, bien sûr, est aussi le tout.

Puisqu'avant et après l'espace et le temps, avant l'explosion primitive et le mur qui nous dérobe sa cause, après la mort pour chacun d'entre nous, le tout et le rien se confondent et sont indiscernables... Dieu est toujours absent. Il n'intervient jamais dans nos affaires publiques ou privées. Les hommes sont libres de leurs choix.

Dieu est un mystère lumineux qui prend sur lui toutes les souffrances des hommes pour les changer en espérance, Dieu est bien la seule espérance des hommes. » (Jean d'Ormesson)

 

Rejoindre l'Eternel 

« Je m'égare dans mes passions,

élevé par deux anges,

Je suis pris de convulsions étranges.

Au diable vos querelles, pauvres mortels,

Je m'en vais rejoindre l'Eternel.

Souffle de vie, je caresse le ciel

Prends moi dans tes bras, miséricorde d'Allah

Prends moi dans tes bras, frère d'Orient,

d'Occident ou d'au-delà » (Mohamed El Bachiri)

 

(Belge d'origine marocaine, Mohamed El Bachiri est musulman et vit à Molenbeek.

Loubna Lafquiri son épouse et mère de ses trois enfants, est décédée le 22 mars 2016 dans l'attentat du métro de Bruxelles. Depuis ce jour, il n'a cessé de transformer son chagrin en message  de paix et de tolérance. A travers son amour pour Loubna, Mohamed exprime sa vision moderne de l'islam. 

Mohamed était conducteur de métro...)

 

 

 

Mon très cher Pape,

 

« Et vous voyez ce que je vous écris, c'est presque rien, c'est comme du verre, rien que du ciel ordinaire, des bleus comme on en voit partout, mais j'y ai mis tout mon savoir-faire, c'est comme un rêve, comme un jeu, des pensées prises dans des perles d'eau claire, je vous envoie des chats posés sur vos genoux, des murs couverts de fleurs que vous préférez et de la lumière surtout, vous voyez, c'est presque rien, c'est tellement peu, c'est comme du verre, c'est à peine mieux » (Francis Cabrel)

 

Je vous dis la certitude de mon affection, Inch Allah

 

Guy Wilmotte, maniemo@live.be

 

(professeur de morale laïque et de langues germaniques – de confession catholique - correspondant de presse au Sénégal pour la Belgique – ancien coopérant belge et enseignant de démographie à l'université de Lovanium à Kinshasa en 1969 - formation médicale en diabétologie de type I à l'hôpital Reine Fabiola à Bruxelles - hétérosexuel, père de trois enfants et grand-père de quatre petits-enfants)

 

 

 

 




 

 

 





18/05/2019
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