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Il n'est pas de montagne plus haute que les marches de l'oubli

Cueillir un rayon de lune...

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ET JE ME DEMANDE... toujours ce qui déclencha dans le profond de mon être ce sentiment d'amour ...J'ai vécu à peine deux mois avec Marie Sarr (remarquez que je cite chaque fois son nom de famille en signe de respect et avec une fleur souvenir pour Marie Ndenga) C'est vrai que je fus son copain depuis quelque trois ans, c'est vrai que nous sommes catholiques pratiquants tous les deux, que nous avons participé chaque année au grand pèlerinage de Popenguine.

 

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C'est vrai que souvent dans notre petit bistrot lorsqu'elle y travaillait, récurant le sol, tenant la caisse, accomplissant mille tâches pour le tenir propre et net, je lui lançais souvent en guise d'humour sans arrière-pensée: "Marie, tu m'aimes toujours? et elle n'a jamais manqué de m'offrir son sourire le plus beau en guise de réponse.

 

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C'est vrai que chaque dimanche, nous nous noyons dans la grande foule des sénégalais à la grand messe de la paroisse St André de M'Bour, je pense que ce sentiment d'amitié que nous avions noué nous permit d'être surpris par un sentiment plus fort et je l'invitai à prendre un verre au bistrot des "toubabs" à Saly, je n'avais nullement l'intention de draguer, je ne pensais nullement à l'amour physique, et nous nous sommes rapprochés l'un de l'autre presqu'insensiblement, oui, nous avons été surpris par le sentiment d'amour réciproque, je ne nourris pas le moindre doute que Marie espérait une relation durable pour améliorer son confort, certainement dans son inconscient, elle apprit à mesurer la gentillesse que j'avais pour la sienne.

 

la naissance de l'Amour fut la rencontre de deux gentillesses réciproques... 

 

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Un jour, elle me proposa de partir ensemble dans sa famille d'origine établie en Casamance, un voyage d'une nuit en autocar avec traversée de la Gambie et des paysages magnifiques à perte de vue dans cette verte province du Sénégal (j'étais le seul blanc parmi les voyageurs et je vivais l'impression d'être africain puisque je ne reçus aucun étonnement de la part de mes congénères. J'ai souvent pensé à Nathalie de Bécaud, Marie fut mon guide tout au long de cet périple inconnu. ( je lui lançais parfois à l'oreille, "tiens moi la main, sinon je suis perdu".La réception au coeur de sa famille fut une joie de rencontrer une femme simple et aimante, sa maman entourée de ses autres filles et tous leurs enfants, je fus saisi de n'y voir aucun homme...

 

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La visite et le séjour de Ziguinchor reste un splendide souvenir, le voyage de retour se fit en voiture par des pistes ensablées plus que de fortune...

Pendant ce temps, nous n'avions pas annoncé ce voyage à nos amis, à notre retour nous avions choisi la discrétion, arrivant et quittant notre petit bistrot de commun accord l'un sans l'autre:

 

au Sénégal les sentiments, les gestes d'amour et de tendresse ne s'affichent pas en public

et j'avais respecté cette précieuse tradition.

 

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Très vite, des déductions furent faites par nos amis qui constataient des absences et des présences communes...

Insensiblement, le dévoilement de la relation naissante s'infiltrait en plein jour.

Marie était depuis toujours la coqueluche de tout le monde et moi-même, je m'attachais à leur manifester ma simplicité et ma sympathie, à tous ces clients généreux et fraternels, je n'étais d'ailleurs pas le seul blanc à fréquenter ce bistrot "Chez Etienne".

Je souligne qu'à chaque fois,, je fus marqué de l'ambiance des copains qui y régnait, , je rencontrais presque tous les petits métiers, le soudeur, le menuisier, le cocher, le ferronnier, le maçon, le garçon d'hôtel, le fabricant de pizzas..

Je finis par les connaître chacun par leurs prénoms mais aussi leurs surnoms.


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Dès la perception du sentiment qui me liait à Marie et elle à moi (en Europe, cela aurait très certainement provoqué la naissance de quelques furtives jalousies) j'étais l' homme choisi par Marie et blanc de surcroît...

Au contraire, les expressions d'amitié qui me liaient à chacun d'eux se renforcèrent, j'avais le grand sentiment d'amour pour leur soeur...et de copain, je devenais leur frère de sang et de race ...

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Si tant est qu'ils sont devenus chacun les garants de la fidélité de notre relation.

Où est Guy? mais où est Marie? l'un n'est plus imaginable sans l'autre, nous sommes soudés l'un à l'autre et notre amour est fortifié par ces amis communs qui ont toute notre estime et qui me manquent.

Quittant Marie en août, ils ne manquent pas de s'enquérir auprès d'elle de mes nouvelles et je pressens aussi leur avoir laissé le vide de mon absence...

 

mais Marie s'emploie à semer l'espérance de mon retour... 

 

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Le même phénomène se produisit au sein de mes amis peuls, Marie y fut tout de suite accueillie - ce qui est très rare - car durant quelques années, ils avaient noué une'affection sincère pour la petite Abi qui les fréquentait souvent, sans doute la relation avec Marie dut leur apparaître plus solide...

 

les peuls ressentent la vraie tendresse à la vitesse de l'éclair...

 

Et à chacune de nos visites, Marie et moi, nous en profitons pour aider comme nous pouvons ces affables villageois, il y a notre amour commun de tous leurs enfants, nous y soignons les éraflures, les foulures, le rhume, l'infection, l'asthme, le maux de dents, les maux de tête, les maux de ventre, les maux d'estomac, la tension... il en est de même des vieux du village qui ont toute notre admiration, toutes nos relations dans ce village passent par Binta la chef et sa fille Wolé qui est ma soeur de longue date, nous participons à toutes leurs fêtes de mariage, de foi (je fréquente leur petite mosquée au centre du village) de la Tabaski...les fêtes d'école...

 

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Khomkhoma, c'est un village des femmes et d'enfants, les hommes sont éleveurs et souvent en partance avec leurs troupeaux de zébus parcourant de longues distances à la recherche de nourriture.

 

J'ai toujours veillé à garder la distance du respect de ces femmes rayonnantes de beauté.

 

Et nous voici lié avec Marie dans les trois cercles de nos idéaux communs: Ziguinchor - Khomkhoma et Saly.

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Notre couple se différencie quelque peu de la relation du couple africain où par tradition, l'homme s'affiche rarement avec son épouse, où les rôles de chacun sont bien définis, le ménage et l'éducation confiés à la femme, les champs pour l'homme.

 

Avec Marie par un consentement commun, nous tentons de leur apporter une image nouvelle du couple où l'un et l'autre  sommes complémentaires dans nos tâches.

 

Je m'interdis comme on le fait trop souvent en Europe

d'exposer une supériorité sur elle, je m'efforce même d'induire l'effet inverse..

 

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C'est Marie qui doit être magnifiée et honorée pour elle-même, et cette très discrète tendresse que je nourris pour elle est perçue comme une marque de grand respect dans le coeur des hommes et des femmes qui font partie de notre voyage et de notre chemin... 

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Et je me demande...



02/11/2016
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